« Une économie européenne ne
peut pas se montrer non compétitive dans une économie mondialisée », a défendu
René Lasserre, qui dirige le Centre d’information et de recherche sur
l’Allemagne contemporaine (Cirac), lors d’une séance de travail de la
délégation du Sénat à la prospective sur le « couple
franco-allemand », le 1er juin. Des propos repris par Christian
Stoffaes, professeur d’économie à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, selon
lequel « la compétitivité s’impose à tous avec la montée des pays
émergents ».
L’Allemagne a adopté un modèle
reposant sur l’exportation (40 % de son Produit intérieur brut), alors que la
France encourage la
consommation. Pour Christian Stoffaes, « la
France va devoir réformer l’Etat providence ». « L’Allemagne, à
partir de 2000, a
mené une politique de restauration des profits en entreprise », rappelle
Denis Ferrand, directeur général du cabinet COE Rexecode. « La France doit
maintenant aussi mener une politique de désendettement des ménages, des
entreprises et de l’Etat », assure René Lasserre.
L’Allemagne « a imposé la
rigueur à toute l’Europe », avec le Pacte de stabilité lors d’un Sommet du
G8 à Deauville (26-27 mai), « en contrepartie de son aide aux Etats
impécunieux », constate Christian Stoffaes. « Depuis 2007, la
relation franco-allemande tient » et « il y a une politique
économique franco-allemande », observe-t-il, par ailleurs.
« Le problème n’est donc pas
le couple franco-allemand, souligne Xavier Tambeau, directeur du département
Analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques
(OFCE), mais les autres pays, comme la Grèce, l’Espagne, voire l’Italie ».
La solidité de l’Allemagne et de la France est donc indispensable.
François Pargny