Eric Besson, le nouveau ministre de l´Industrie, de l´Energie et de l´Economie numérique, et Bruno Le Maire, son collègue de l´Agriculture, l´Alimentation, la Pêche, la Ruralité et l´Aménagement du territoire, ont mis en place, le 23 novembre, le Comité stratégique de l´agroalimentaire et l´agro-industrie. Il s´agit du huitième comité stratégique ainsi installé sur les onze comités prévus à la suite des Etats généraux de l´industrie, qui se sont achevés le 4 mars dernier.
Le grand intérêt de cette structure permanente, présidée par les deux ministres, est de réunir toute la filière, « y compris l´ensemble des organisations syndicales représentatives », a précisé Bruno Le Maire, lors de l´installation du Comité, qui a réuni une cinquantaine de personnes à Paris. Une réunion clôturée par la signature d´une convention signée pour une durée de trois ans par l´établissement public de financement et d´aide à l´innovation Oséo et l´Association nationale des industries alimentaires (Ania).
« L´objectif est d´accroître le financement aux PME-PMI et le partage de bonnes pratiques, alors que la profession ne consacre que 1 % de son chiffre d´affaires à la recherche et développement et qu´Oséo ne lui délivre aujourd´hui que 3 % de ses crédits », a précisé Jean-René Buisson, président de l´Ania et vice-président du Comité stratégique.
Parmi les grands thèmes de travail du Comité, qui doit être « une structure d´aide à la décision et de dialogue », estime Eric Besson, figurent l´amélioration de la compétitivité, l´alimentation, l´image du secteur ou encore la réactivité de la filière, notamment à l´export. Auteur d´un rapport sur les facteurs de compétitivité entre la France et ses partenaires de l´Union européenne (UE), le délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l´agro-industrie, Philippe Rouault, a rappelé que la France n´était plus que quatrième exportateur mondial depuis 2008 et avait perdu des parts de marché non seulement vis-à-vis des économies émergentes, mais aussi des voisins de l´UE, « surtout dans la viande et les produits laitiers ».
Le rapport Rouault recommande notamment la mise en place d´un programme d´accompagnement stratégique des PME, via des audits pour les accompagner à l´export. « Un accompagnement qui, selon Jean-René Buisson, pourrait être mené d´abord collectivement dans les régions. Puis des consultants pourraient apporter leur expertise pour aider les entreprises individuellement à exécuter l´axe de développement principal qu´elles ont choisi ».
Quatre groupes de travail sont déjà créés au sein du Comité stratégique : image du secteur, relations au sein de la filière, soutien à l´export et développement durable. Le Comité stratégique devrait ainsi se réunir au moins deux fois par an.
François Pargny