La récession mondiale, surtout européenne, pourrait freiner les exportations d´hydrocarbures de l´Algérie. Dans son dernier rapport sur la situation économique et sociale de ce pays, le Fonds monétaire international (FMI) précise que les produits pétroliers seraient moins touchés que le gaz naturel (GN), dont les exportations sont moins diversifiées dans le monde.
D´après le FMI, le GN est principalement acheminé vers l´Europe (Italie, Espagne, France, Royaume-Uni) et, ses exportations pouvant difficilement être redéployées vers d´autres marchés, « une récession aiguë en Europe pourrait freiner davantage les exportations de GN ».
Autre risque pour l´économie algérienne, la baisse des recettes pétrolières. Dans un scénario où les prix pétroliers se maintiendraient à 40 dollars le baril jusqu´à 2013, note le FMI, le rééquilibrage inévitable des finances publiques qui s´ensuivrait « imposerait des coupes dans le programme d´investissements publics, ce qui pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance hors hydrocarbures et une montée probable du chômage».
L´institution internationale estime aussi que la croissance économique «pourrait ralentir si la productivité et le climat de l´investissement ne s´amélioraient pas sensiblement». Cet avertissement intervient alors qu´Alger vient d´annoncer des modifications importantes en matière d´investissements directs étrangers (IDE), qui sont vécues, notamment par les sociétés françaises, comme des mesures protectionnistes (lire notre lettre numérique MOCI news n° 100 du 2 avril). Or, les IDE restent faibles en Algérie. Avec un montant cumulé de 8,5 milliards de dollars ces dix dernières années, ils ont contribué, en moyenne annuelle, à 1% du produit intérieur brut.
François Pargny