Les perspectives économiques de l’Afrique pour 2013 et 2014 sont décidément prometteuses : la croissance du continent devrait atteindre en 2013 4,8 %, pour accélérer à 5,3 % en 2014 en moyenne, d’après le rapport annuel sur les perspectives économiques de 53 des 54 pays d’Afrique publié, le 27 mai, par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement
de l’OCDE, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme
des Nations unies pour le développement (PNUD).
Toutefois, bien que ces perspectives confirment aussi bien la résilience de l’Afrique aux chocs internes et externes, que son rôle comme pôle de croissance dans une économie mondiale menacée d’atonie, cette croissance, note le rapport, ne suffit pas à réduire la pauvreté, le chômage et les inégalités de revenus. Elle ne réussie pas non plus à enrayer, dans certains pays, la détérioration des niveaux de santé et de l’éducation. «C’est le moment d’accélérer le rythme de la transformation économique, pour que les économies africaines deviennent plus compétitives et créent plus d’emplois rémunérateurs », en concluent les auteurs du rapport, qui ajoutent que « pour cela il est essentiel de diversifier les sources d’activité économique.»
Exploiter davantage la richesse des sols
D’après le rapport, c’est en exploitant mieux et davantage la richesse de leurs sols que les pays du continent pourront distribuer les bénéfices de leur croissance soutenue à l’ensemble des populations. « C’est aux pays africains de réunir les conditions propices pour créer des emplois à partir des ressources naturelles, de maximiser les revenus que génèrent ces dernières par une taxation adroite, et d’encourager les investisseurs étrangers et les opérateurs locaux à développer entre eux des liens économiques.», explique Mario Pezzini, directeur du centre de développement de l’OCDE.
Quatre points clés pour soutenir la transformation économique
Pour mettre en œuvre un tel chantier, les auteurs ont identifié quatre priorités en vue de réunir les conditions de base pour la transformation économique du continent en matière d’infrastructure, d’éducation et d’accès à des marchés plus grands et plus ouverts.
1./ « L’accès aux marchés est essentiel pour mettre en œuvre un processus de transformation structurelle basé sur les ressources naturelles : l’intégration régionale et un meilleur accès aux marchés des grands partenaires pourraient changer la donne », explique Emmanuel Nnadozie, directeur de la division de la politique macroéconomique de la CEA.
2./ Optimiser l’exploitation des ressources naturelles – y compris l’agriculture – par une meilleure gestion de la propriété foncière, des systèmes d’imposition équilibrés et efficaces, ainsi que des incitations concrètes à accélérer et diversifier les sources de la croissance.
Il s’agit notamment d’améliorer l’offre de transport, d’engrais ou de semences résistantes pour augmenter la productivité du secteur agricole. L’Afrique détient 24 % des terres agricoles mondiales, mais elle ne représente que 9 % de la production.
3./ Les gouvernements et les investisseurs doivent s’assurer que les revenus des ressources naturelles et des industries extractives bénéficient à l’ensemble de la société. Ces revenus, signale le rapport, peuvent être investis dans la formation de la main d’oeuvre, afin qu’elle trouve à s’employer dans de nouvelles activités à plus forte valeur ajoutée.
4./ Les gouvernements peuvent promouvoir le changement et la diversification en développant une offre cohérente d’énergie, de moyens de transport et de communication au niveau territorial. Cela passe notamment par une dépense budgétaire prévisible et transparente, suggère le rapport.
La transformation économique, souligne le rapport, signifie créer des opportunités d’emploi et d’affaires, mais aussi investir dans la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. L’amélioration de la qualité de vie de tous, y compris des plus vulnérables, peut accélérer le rythme de la transformation économique, et créer un cercle vertueux de croissance et de développement, conclut le rapport.
V. A.
Pour en savoir plus :
Consultez l’intégralité du rapport, les statistiques et les analyses détaillées par pays sont accessibles au lien suivant : http://www.africaneconomicoutlook.org/fr
MOCI Pratique :
Consultez le « Rapport CIAN 2013 – Les entreprises françaises & l’Afrique », disponible à l’achat dans la librairie du Moci.