A nos lecteurs : cette rubrique de la Lettre confidentielle du Moci s’enrichit chaque jour de nouvelles informations.
20 mars :
A la BPI : dans une interview accordée à Lentreprise.com (1), Nicolas Dufourcq détaille la feuille de route de la Banque publique d’investissement. Si il annonce la création d’une grande direction de l’innovation, sur l’export, toutefois, il ne fait que confirmer des orientations déjà connues. « Nous allons avoir le soutien de 40 conseillers
d’Ubifrance, un peu plus d’un par région, pour sensibiliser les PME à l’export
et dédramatiser l’international. Nous allons également créer un fonds
d’investissement spécifique dans des PME fortement exportatrices qui sera doté
de 150 millions d’euros » explique-t-il. Et sur un éventuel rapprochement avec Coface, il indique : « Pas de rapprochement capitalistique en tout cas, mais
des rapprochements métiers sont envisageables via la distribution des produits
Coface dans notre réseau ».
(1) « Nicolas Dufourcq, le patron de la BPI, détaille sa feuille de route », http://lentreprise.lexpress.fr/gestion-et-finance/nicolas-dufourcq-le-patron-de-la-bpi-detaille-sa-feuille-de-route_39238.html.
Chez Coface, a propos de Chypre : » taxer les dépôts bancaires à Chypre… il n’y avait pas d’autre choix « , analyse Yves Zlotowski, en marge d’une conférence de presse sur les pays émergents. Selon l’économiste en chef de Coface, » on ne peut pas demander aux Européens de garantir les dépôts des non résidents, notamment les retraites des déposants russes « . Pointant ainsi la responsabilité d’un secteur bancaire chypriote » incapable de calculer les dépôts des non résidents « , il convient maintenant que le gouvernement de Nicosie gère le risque politique « en trouvant un accord avec la troïka européenne et les autorités russes « . Au demeurant, affirme Yves Zlotowski, » l’importance des dépôts en provenance de Russie illustre les problèmes de gouvernance dans ce pays depuis la crise financière de 1998 qui s’est traduite par des pertes considérables pour les épargnants russes « . En outre, ajoute-t-il, » il y a un vrai problème de droit de propriété en Russie « , ce qui n’incite pas à placer son argent dans le pays.
Chez Coface, à propos de la zone euro : selon Julien Marcilly, responsable du Risque pays à Coface (voir ci-dessus) la croissance économique dans la zone euro s’établirait à – 0,4 % cette année. » A part l’Allemagne, dont l’économie est résiliente, explique-t-il, l’austérité budgétaire va toucher tous les autres pays, y compris les Pays-Bas et la France. Mais ce sont dans les États les plus endettés que la croissance sera la plus faible et où l’impact de l’austérité et la défiance du secteur privé seront les plus forts « . A savoir la Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et Chypre. S’agissant de la France, la croissance devrait, toutefois, reprendre au milieu de l’année, Coface prévoyant ainsi + 0,3 % au troisième comme au quatrième trimestre. » La consommation des ménages dans notre pays ne se contracte jamais plus de deux à trois trimestres « , commente Julien Marcilly.
A Bruxelles : la Commission européenne annonce dans un communiqué de presse la réduction des redevances dues par les PME
au titre de la législation de l’Union européenne (UE) sur les
produits chimiques (directive Reach) pour les aider à » rester
compétitives sur le marché, dans un contexte actuellement difficile »
Ces baisses sont de l’ordre de 35 % à 95 % sur les droits
d’enregistrement normaux et de 25 % à 90 % sur les
redevances dues pour les demandes d’autorisation.
En Australie : le spécialiste allemand de l’énergie solaire Belectric vient de recevoir l’autorisation de construire sa première centrale en Australie, d’après la 9e édition du bulletin européen de l’organisme gouvernemental Australian Trade Commission. Basée dans l’État de Victoria, à Mildura, cette unité de cinq mégawatts (MW) fournira une énergie propre à un prix équivalent à l’électricité générée par des énergies fossiles et aidera ainsi le pays à réduire ses émissions de dioxyde de carbone.
A Paris : le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll » salue le compromis » trouvé par le Conseil des ministres de l’Agriculture sur la future politique agricole commune (Pac), annoncent ses services dans un communiqué de presse. La position commune ainsi dégagée va pouvoir servir au » trilogue » à venir avec le Parlement européen et la Commission européenne. S’agissant des paiements directs, » grâce à l’initiative de Stéphane Le Foll « , un » taux de couplage augmenté à 12 % a pu être inscrit dans l’accord » ou » la possibilité de majorer l’aide sur les 50 premiers hectares de toutes les exploitations a été confirmée « . Le ministre se félicite aussi » du maintien d’un outil de régulation du potentiel de production pour la vigne « , avec l’Organisation commune des marchés (OCM), ou encore de l’accord en matière de développement rural, » notamment en faveur du projet agro-écologique pour la France « .
19 mars :
A Bercy : » Sur les marchés publics, rêvons un peu. Au Buy
American, qui pénalise nos entreprises, pourquoi ne pas substituer un Buy
Transatlantic qui témoignerait de la profondeur de notre engagement
réciproque ? Et pourquoi, du côté européen, ne pas mettre en œuvre les
exceptions dans les commandes de marchés publics, en faveur des PME ou des
populations défavorisées, qui contribuent au dynamisme de l’entrepreneuriat
américain ? « ; propose Nicole Bricq, dans un communiqué diffusé par le ministère du Commerce extérieur, portant sur le mandat accordé à la Commission européenne pour négocier un accord sur le commerce et l’investissement avec les États-Unis. Pour elle, le partenariat transatlantique est » une chance pour la France « , à condition de défendre » nos choix de société « , comme la sécurité alimentaire et environnementale ou encore l’audiovisuel, » qui doit être exclu clairement de l’accord « .
A Hanoi : l’ambassadeur de France au Vietnam, Jean-Noël Poirier, annonce, lors d’une conférence de presse, le programme de la saison de la France au Vietnam (qui sera suivie, en 2014, de celle du Vietnam en France). L’événement qui marquera le lancement officiel de cette Année sera le deuxième Forum d’affaires France-Vietnam, organisé du 7 au 9 avril à Ho Chi Minh-Ville par Ubifrance en partenariat avec Oséo, la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam (CCIFV), les CCEF, l’agence rhône-alpine Erai et le réseau CCI International. Nicole Bricq fera le déplacement et quelque 130 chefs d’entreprises françaises y sont attendus pour rencontrer des partenaires potentiels vietnamiens dans le cadre de rendez-vous pré-programmés, a-t-il précisé. La ministre du Commerce extérieur inaugurera le Forum le 8 avril avant de co-présider le lendemain, à Hanoi, la première réunion du « Dialogue économique annuel de haut niveau » avec Bùi Quang Vinh, le ministre du Plan et de l’Investissement.
Plus d’infos sur le site de l’ambassade de France : http://www.ambafrance-vn.org/
A Francfort : quelle personnalité française déclare, le 19 mars, au Sommet de la Finance de Francfort ? « Le FMI estime que la subvention implicite à la disposition des grandes
banques sous la forme de coûts d’emprunt inférieurs est de l’ordre d’ environ 0,8 points de
pourcentage. Certains ont utilisé cela pour gagner un montant en
dollars pour les cinq plus grandes banques des États-Unis d’environ 64
milliards USD, soit l’équivalent de leurs bénéfices annuels – un
cadeau du contribuable. C’est peut-être une approche simpliste, elle met
en évidence la dimension sociale de la question »…. Ni Cohn-Bendit, ni Moscovici, ni Mélenchon … mais Christine Lagarde, directrice générale du FMI, lorsqu’elle s’est interrogée sur la question du « too big too fail », une autre manière de poser la question de « l’aléa moral » du sauvetage à tout prix des grandes banques, notamment américaines…
A Nicosie: le parlement chypriote rejette le plan de sauvetage européen, en particulier le projet de taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaire. Un désavoeu pour le président Nicos Anastasiades, mais aussi pour les Européens. Le soir même, le ministre des Finances Michalis Sarris, s’envole pour Moscou dans l’espoir d’obtenir une extension des échéances de remboursement d’un prêt de 2,5 milliards d’euros accordé en 2011, et que Nicosie doit rembourser jusqu’en 2016.
A la Société Générale : Pascal Augé, précédemment directeur de Global Transaction Banking (qui regroupe les métiers de corporate cash management, cash clearing/correspondent banking, financement du commerce international et affacturage), est nommé directeur de Global Transaction and Payment Services en remplacement de Marie Cheval, qui a pris la tête de Boursorama.
Au Midest : l’Afrique du Sud sera la première
nation non européenne, invitée d’honneur du Midest lors de la 43e édition
de ce salon, numéro un mondial de la sous-traitance, du 19 au 22
novembre 2013 au parc d’expositions de Paris Nord Villepinte. Dans un
communiqué de presse du 19 mars, l’organisateur Reed Expositions France
rappelle que, » malgré un contexte économique déjà tendu, l’édition 2012
a affiché une stabilité remarquable », avec 1 721 exposants de 46 pays,
dont 36 % d’étrangers, et 39 347 visiteurs professionnels de 78 nations.
Outre des entreprises d’Afrique du Sud, le ministère du Commerce et de l’industrie (DTI) participera au Midest cette année, dans le cadre des Saisons croisées France-Afrique du Sud 2012-2013.
Dans le vignoble bordelais : la Belgique a acheté 253 000 hectolitres (lh) de vins de bordeaux en 2012 et la Chine 538
000 hl. » Les 10 millions de Belges ont ainsi bu pour près de la moitié
des volumes consommés par un milliard de Chinois « , a tenu à rappeler Laurent Gapenne, vice-président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux
(CIVB), à l’occasion de la présentation du bilan 2012, le 19 mars . » Les premiers propriétaires du vignoble bordelais sont belges « ,
a-t-il au demeurant ajouté, précisant aussi que » certaines familles
sont implantées dans la région depuis plusieurs générations et y font du
commerce avec la Belgique « . Quant aux Chinois, » les négociations avec
eux pour acquérir certaines propriétés peuvent être très longues, sans
que ce soit lié au prix du foncier « , a expliqué, de son côté, le
président du CIVB, Georges Haushalter. Selon lui, trente
exploitations ont jusqu’à présent été acquises par des investisseurs
chinois. » Nous sommes ravis s’ils rénovent, s’ils apportent du
dynamisme, une fraîcheur que bordeaux a toujours eu « , a encore précisé
Georges Haushalter.
18 mars :
A l’Elysée : pour la toute première fois, un contrat Airbus conclu avec une compagnie totalement privée est signé à l’Elysée, à Paris, en présence du président français. Il est vrai que l’occasion de surfer sur cette excellente nouvelle était tentante : un contrat record de quelque 18 milliards de dollars, pour 234 appareil de type A320, obtenu auprès de la compagnie indonésienne Lion Air, qui ne se servait jusqu’à présent que chez Boeing. Ceci peu après de très belles commandes engrangées chez Turkish Airlines et Lufthansa.
A Chypre : face au tollé provoqué par le projet de taxation des dépôts, la réouverture des banques, qui sont fermées pour cause de début de carême orthodoxe, est reportée au 21 mars. L’Eurogroupe, qui représente l’UE, fait savoir qu’il a toujours pensé « que les petits déposants soient traités différemment des grands et réaffirme l’importance de respecter la garantie complète des dépôts de 100 000 euros ». Une claque pour le président chypriote. Il est question de supprimer le projet de taxe sur les dépôts de moins de 100000 euros et de porter la taxe sur les « gros » à 15,6 %. A Moscou, ça rue dans les brancards…
Au Brésil : le bureau parisien du cabinet conseil d’origine britannique OC&C Strategy Consultants (www.occstrategy.com ) annonce qu’il va intégrer le
cabinet brésilien Advisia Partners (www.advisia.com.br) à compter du 4 mars 2013. Une opération qui vise à grandir sur un marché sud-américain « du consulting en plein
essor dans cette région du monde » selon Michel Sasportes,
Managing Partner du bureau d’OC&C Strategy Consultants à
Paris, et à compléter la couverture géographique du cabinet. Advisia et OC&C étaient déjà partenaires. Le cabinet brésilien, fondé par Alessandro Laudares
et Luiz Novaes, compte 8 partners et 40
consultants basés à São Paulo et Belo Horizonte.
17 mars :
A Chypre : malgré le tollé provoqué dans son pays par l’annonce des conditionnalités du plan de sauvetage de 10 milliards d’euros conclu avec l’Union européenne, le président chypriote Nicos Anastasiades lui a apporté son soutien dans un discours à la nation prononcé à la télévision nationale, le soir du 17 mars. C’est « l’option la moins douloureuse », a-t-il justifié, précisant qu’il en assumait « le prix politique ». Le jour même, le Parlement avait décidé de reporter le débat pour l’adoption de cet accord.
Au Caire : dépêché par le FMI en Égypte suite au refus du gouvernement, le 12 mars,
d’accepter un prêt relais de 750 millions de dollars, Masood Ahmed,
directeur Moyen-Orient et Asie centrale et orientale du Fonds se veut
rassurant à l’issue de ses échanges avec les autorités : « J’ai rappelé que le FMI est déterminé à soutenir l’Égypte dans cette
entreprise. Nous avons convenu que nos discussions vont se poursuivre
avec diligence au cours des prochaines semaines dans le but de parvenir à
un accord sur un éventuel soutien financier du FMI ».
A Chypre : on a vu des Chypriotes se ruer vers leurs banques ce samedi matin 16 mars pour retirer des liquidités après l’annonce d’un accord entre le gouvernement chypriote et l’Union européenne pour un plan de sauvetage de quelque 10 milliards d’euros. Un plan qui a, parmi ses contreparties, prévu l’instauration d’une taxe exceptionnelle de 6,75 % sur les dépôts inférieurs à 100 000 euros et de 9,9 % au delà. Selon des informations de presse, cette annonce a aussi créé l’émoi en Russie, les Russes détenant 20 milliards d’euros de dépôts dans les banques du pays, dont la fiscalité est particulièrement légère, une estimation émanant, de même sources, des services de renseignement allemands. Des retraits de capitaux russes auraient toutefois eu lieu ces derniers mois, avec l’aggravation des difficultés du système bancaire chypriote, plombé par son exposition à la Grèce. Sur les relations entre Chypre et les Russes, lire notamment sur les echos.fr « Chypre : l’opacité des liens avec la Russie sanctionnée » et sur lefigaro.fr « Chypre : les Russes risquent de perdre 2 milliards d’euros »
16 mars