Luc Besson, fondateur et directeur général de la maison de production EuropaCorp (Home, Taken, Taxi…) a annoncé en fin de semaine dernière l´ouverture de la future Cité du Cinéma début 2012 à Saint-Denis. Ce projet pharaonique au budget de 160 millions d´euros réunira l´ensemble des métiers du cinéma de l´écriture à la post-production, accueillera neuf plateaux de cinéma et les nouveaux bâtiments de l´école Louis Lumière.
Véritable terreau de l´audiovisuel français, La Plaine Saint Denis compte 3 000 entreprises oeuvrant dans le septième art (24 000 emplois), accueille la moitié des plateaux de cinéma ainsi que le pôle de compétitivité Cap Digital.
Surtout, Luc Besson compte attirer les tournages étrangers, en particulier américains, qui boudent la France, jugée trop chère. Ainsi Inglorious Basterds le dernier film de Quentin Tarentino dont l´action se passe dans la France occupée par les nazis a été tourné à Berlin. De même, les rues de Paris de La Môme sont en fait tchèques.
Une manne qui échappe régulièrement à l´économie française alors même que l´exportation de films français ne s´est jamais aussi bien portée. Une tendance qui pourrait rapidement évoluer au regard de l´amendement intégré à la loi de Finance 2009 par les députés français à l´automne dernier et qui prévoit une déduction fiscale de 20 % des dépenses d´un tournage étranger en France.
Selon Thierry de Segonzac, président de la Ficam (Fédération des industries du cinéma, de l´audiovisuel et du cinéma) les retombées indirectes des tournages étrangers s´élèvent à « 250 millions d´euros par an et les retombées indirectes (hôtellerie, restauration, transport, tourisme…) sont d´un niveau équivalent ».
Sophie Creusillet