Choisir une bouteille de vin bio plutôt que conventionnel est en passe de devenir une habitude au Royaume-Uni et en Allemagne, selon une étude réalisée par Ipsos pour Sudvinbio. Et ce malgré des prix de vente plus élevés.
Si la consommation de vin a diminué ces dernières années, le bio échappe à cette tendance. En 2021, 73 % des Français, Allemands et Britanniques déclaraient en avoir consommé pendant les six derniers mois, contre 82 % en 2015. En France, sa consommation a été divisée par 3,5 en 60 ans. Une baisse qui contraste avec la hausse continue des ventes de vin bio, perçu comme meilleur pour la santé et plus respectueux de l’environnement.
En Allemagne et au Royaume-Uni, les deux plus gros importateurs en Europe, le reflexe d’achat bio s’est ancré dans les habitudes. 27 % des Britanniques et 23 % des Allemands en achètent désormais régulièrement, contre 18 % en 2015. Cette tendance est appelée à prendre de l’ampleur, le consommateur de vin bio étant structurellement plus jeune que le consommateur de vin moyen.
Cet engouement s’explique bien sûr par la montée en puissance des préoccupations environnementales qui constituent le premier critère d’achat pour 58 % des Allemands et 50 % des Britanniques. Cependant, l’étude souligne une diversification des critères depuis 2015 et l’émergence de la dimension équitable prêtée aux vins biologiques (création d’emplois, juste rémunération des producteurs…).
Le prix moyen consenti en forte hausse
Et pour consommer bio et équitable, les amateurs de vin sont prêts à mettre la main à la poche. Alors qu’au Royaume-Uni le prix moyen d’une bouteille de vin conventionnel est de 12,10 euros (+ 2,40 euros depuis 2015), celui d’un vin bio atteint 18,90 euros (+ 6,60 euros). Les prix consentis sont plus bas en Allemagne : 8,90 euros (+ 2,40 euros) et 10 euros (+ 2,30 euros).
Bref, alors qu’il a longtemps été objet de curiosité et bien qu’il ne garantisse pas des qualités gustatives, le vin labellisé bio a pris ses habitudes sur les tables allemandes et britanniques malgré la différence de prix. Cette dernière s’est par ailleurs envolée depuis 2015. En Allemagne, l’écart était de 1,50 euros en 2021 contre 1,20 euros en 2015. Les Britanniques sont quant à eux prêts à dépenser en moyenne 6,80 euros de plus pour un vin bio (vs 2,60 en 2015).
Pour le vin comme pour de nombreux autres produits de consommation, le « consommer moins mais mieux » est en train de faire des émules. Les viticulteurs français l’ont d’ailleurs bien compris. Depuis 2018, la surface de vignes bio a bondi de 23 % à 112 000 ha.
Sophie Creusillet