« Démocratie, Constitution, décentralisation. On ne peut qu’être pour, mais nous sommes très inquiets depuis que les camions de marchandises sont arrêtés sur le territoire kényan par des policiers qui vérifient les cargaisons et demandent le paiement de taxes nouvelles », confiait à la Lettre confidentielle Isabelle Spindler, directrice générale de Red Lands Roses, qui exporte des fleurs coupées dans le monde entier, à l’issue d’un atelier d’information sur le Kenya, organisé par Ubifrance à Bercy, le 4 novembre.
Des propos tenus à l’issue de cette manifestation, pendant laquelle la dirigeante française venait d’interpeller sur le sujet l’ambassadrice kényane en France, Salma Ahmed. Tout en expliquant que les régions avaient besoin de se doter de ressources pour mener à bien leurs missions dans le cadre de la décentralisation, Salma Ahmed s’était voulue rassurante. On peut douter qu’elle ait atteint son objectif, Isabelle Spindler préférant évoquer devant la LC la mobilisation et le lobbying engagés par les hommes d’affaires au Kenya pour « faire annuler des mesures très préjudiciables » aux entreprises.
« Pour le moment, les camions repartent toujours après inspection et aucune taxe n’est perçue, mais la durée des arrêts est parfois suffisamment longue pour que la marchandise soit perdue », déplore cette patronne installée de longue date dans le pays. Ce que craignent, en définitive, les entrepreneurs, c’est que, outre les taxes nationales, elles soient soumises à des impôts supplémentaires au profit des régions.
François Pargny