Situation paradoxale : alors que l´Irlande a réduit de 22 % ses importations au premier semestre par rapport à la même période de 2008, la France est devenue son cinquième fournisseur, avec une part de marché de 5 %, derrière le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l´Allemagne et la Chine. Si les achats de l´Irlande à l´étranger dans les équipements industriels et les transports ont chuté de 26 %, en revanche, la baisse est modérée, de 7 %, dans l´alimentaire, secteur d´excellence des exportations françaises avec les biens de consommation.
D´après les derniers chiffres publiés par le Central Statistics Office (CSO), les importations irlandaises auraient même perdu 23 % entre janvier et juillet 2009 et les sept premiers mois de 2008. « L´Irlande est loin d´être sortie de la crise, avec un produit intérieur brut (PIB) qui devrait se contracter de 8 % cette année. Mais depuis le second semestre, l´économie recommence à frémir. Quelques petites transactions immobilières sont effectuées, des particuliers investissent dans la rénovation de maisons, dans la décoration », note Marc Debels, directeur du bureau Ubifrance en Irlande.
Malgré le départ pour la Pologne de l´américain Dell, qui pesait 5 % des exportations du pays, les ventes à l´étranger ont grimpé de 2,5 % au premier semestre par rapport aux six premiers mois de 2008, « ce qui montre que le positionnement industriel de l´Irlande est solide », souligne Marc Debels. Si les exportations ont chuté de 25 % dans technologies de l´information et de la communication, elles ont gagné 22 % dans la pharmacie. Les vingt principaux producteurs mondiaux sont implantés en Irlande et vont continuer à y investir dans la recherche et développement. Facebook s´est aussi installé sur place.
Enfin, le chômage s´est stabilisé, mais il est vrai, à un niveau élevé : 12,6 % en septembre, d´après les derniers chiffres publiés par le CSO. Or, le PIB devrait encore reculer de 2,3 % en 2010.
François Pargny