Dans sa note de veille du mois d´avril, le Conseil d´analyse stratégique (CAS) se livre à une comparaison des investissements en recherche et développement (R&D) aux Etats-Unis et en France. Un exercice osé puisque les dépenses de R&D aux Etats-Unis se sont élevées en 2008 à 272 milliards d´euros, contre « seulement » 39 milliards d´euros en France. Un écart bien évidemment dû à une différence d´échelle entre les deux pays, mais pas seulement.
Rapporté au PIB, l´investissement global en R&D s´élève en effet à 2 % en France et à 2,8 % aux Etats-Unis. En outre, sur les quinze dernières années, la position de la France s´est fragilisée : les dépenses en R&D de ses entreprises ont progressé à un rythme annuel en volume près de deux plus faible qu´aux Etats-Unis. Selon le CAS, la mauvaise performance française s´explique, avant tout, par un mauvais positionnement sectoriel.
Sur un échantillon regroupant les 1 350 plus gros budgets mondiaux de R&D, 6 % des entreprises françaises sont des sociétés de forte intensité technologique (technologie, télécommunications, santé…), contre 25 % des entreprises américaines.
Autre handicap de l´innovation française : la faible intensité en R&D des entreprises de taille intermédiaire (ETI), qui disposent de la taille critique nécessaire pour développer des projets d´envergure. Dans le secteur manufacturier, l´intensité en R&D des PME de plus de 50 salariés et des ETI françaises est de 40 % à 50 % inférieure à ses homologues américains.
Afin de remédier à cette situation, le CAS préconise un meilleur ciblage des aides publiques, en particulier du crédit impôt recherche à la R&D sur les entreprises de taille moyenne et intermédiaire.
Sophie Creusillet