Quelque 107 projets d’infrastructures de transport ont été retenus par la Commission, dont plusieurs impliquant la France, à la suite d’un appel à projet lancé en 2022 dans le cadre du « mécanisme pour l’interconnexion en Europe » (MIE). Ils recevront plus de 6 milliards d’euros de subventions.
Mis à jour le 23 juin à 11H50
Le mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) est le principal instrument de l’Union européenne (UE) pour mettre en œuvre les investissements stratégiques dans les infrastructures de transport, notamment dans le cadre du Réseau transeuropéen de transport (RTE-T), en anglais Trans-european Transport Network (TEN-T).
C’est à la suite d’un appel à projet lancé en 2022 que 107 dossiers ont été sélectionnés – sur un total de 353 présentés- pour bénéficier des fonds du MIE, dans le cadre de cofinancement, à hauteur de 6,2 milliards d’euros. Parmi eux 7 projets concernent la France (principalement le réseau ferroviaire SNCF) et celle-ci est impliquées dans plusieurs autres projets communs.
15 projets et 600 millions de financement pour la France
Avec plus de 600 millions d’euros répartis sur 15 projets, la France ressort comme le premier pays bénéficiaire de financements européens pour la deuxième édition de cet appel à projets du MIE, se félicite le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, dans un communiqué paru le 23 juin. Et de citer notamment les travaux du canal Seine-Nord-Europe (405 millions d’euros) ainsi que les études sur le grand projet du sud-ouest et la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan.
Le ministre déplore toutefois que plusieurs projets jugés prioritaires pour Paris n’aient pas été retenus ou ne bénéficient que d’un montant de subvention particulièrement réduit, citant notamment les projets de lignes nouvelles Provence Côte d’Azur et Roissy-Picardie, ainsi que les dossiers portuaires.
Pour consulter la liste des projets, cliquez ICI
« Plus de 80 % des fonds soutiendront des projets visant à mettre en place un réseau ferroviaire, fluvial et maritime plus efficace, plus vert et plus intelligent le long du réseau transeuropéen de transport (RTE-T), précise la Commission dans son communiqué. Les projets renforceront en outre les corridors de solidarité UE-Ukraine, mis en place pour faciliter les exportations et les importations de l’Ukraine ». Pour ce dernier projet, 250 millions d’euros seront injectés dans les liaisons transfrontalières entre l’Ukraine, la Moldavie et leurs voisins de l’UE, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne.
Le MIE-Transports : 25,8 milliards d’euros sur la période 2021-2027
Dans le cadre du programme «Transports» du MIE pour la période 2021-2027, 25,8 milliards d’euros sont disponibles pour des subventions destinées à cofinancer des projets RTE-T dans les États membres de l’UE. Depuis 2014, le MIE a soutenu près de 1 300 projets pour un montant total de 29,4 milliards d’euros dans le secteur des transports (à l’exclusion de la sélection proposée aujourd’hui).
D’autres possibilités de financement sont disponibles dans le cadre du MIE Transports, l’appel de 2023 pour la mobilité militaire étant actuellement ouvert jusqu’au 21 septembre 2023 et les appels au titre du mécanisme pour l’infrastructure pour carburants alternatifs étant ouverts jusqu’au 7 novembre 2023. Les prochains appels à propositions relevant du MIE – Transports seront lancés vers la fin du mois de septembre 2023.
Autre priorité de cette sélection : les grandes liaisons ferroviaires transfrontalières le long du réseau central RTE-T. Il s’agit notamment du tunnel de base du Brenner (reliant l’Italie et l’Autriche), du Rail Baltica (reliant les trois États baltes et la Pologne au reste de l’Europe), ainsi que du tronçon transfrontalier entre l’Allemagne et les Pays-Bas (Emmerich-Oberhausen), entre autres.
Par ailleurs, les ports maritimes d’Irlande, de Grèce, d’Espagne, de Lettonie, de Lituanie, des Pays-Bas et de Pologne recevront un financement pour développer l’alimentation électrique à quai afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires amarrés.
De même, afin de renforcer le transport par voies navigables intérieures, les infrastructures le long des voies navigables transfrontalières Seine-Escaut entre la France et la Belgique seront modernisées. Les ports intérieurs du Danube et du Rhin, tels que Vienne et Andernach, bénéficieront également d’une mise à niveau.
Par ailleurs, afin d’accroître la sécurité et l’interopérabilité du transport ferroviaire de l’UE, le système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) sera installé sur les trains et les lignes ferroviaires en République Tchèque, au Danemark, en Allemagne, en France, en Autriche et en Slovaquie.
Concernant le réseau routier, plusieurs États membres de l’UE déploieront des systèmes et services de transport intelligents (STI), en particulier des STI coopératifs (STI-C) pour des transports plus sûrs et plus efficaces. Enfin, plusieurs États membres bénéficieront d’un soutien aux projets européens de gestion du trafic aérien, en vue d’accroître l’efficacité du transport aérien et de créer un ciel unique européen.
C.G