Alors que l´économie verte semble faire de plus en plus d´émules dans le monde, un rapport, commandé par le ministère de l´Ecologie au Commissariat général au développement durable (CGDD) et paru en octobre, dresse un portrait en demi-teinte des filières vertes en France.
»Toutes ces filières ont besoin d’une feuille de route stratégique claire, d’un investissement public massif dans la R&D et dans la mise en place d’infrastructures ainsi que d’un soutien fort destiné aux PME innovantes afin d’en faire les futurs leaders du marché », note le rapport. Celui-ci classe les différentes filières par ordre de priorité à impulser en termes de développement industriel :
– 6 filières prioritaires :
Les véhicules décarbonés (thermiques, électriques…), les énergies marines, les biocarburants de deuxième et troisième générations, l´éolien (en particulier le off-shore), l´efficacité énergétique du bâtiment, ainsi que le captage et le stockage de CO2.
– 4 filières à faible potentiel, mais dans lesquelles la France à des atouts majeurs :
La métrologie (analyses satellitaires), le recyclage des déchets, la géothermie profonde et la biomasse énergie.
– 5 secteurs en forte croissance :
Les batteries embarquées, la chimie verte, la biomasse (valorisation des matériaux), le photovoltaïque et le smart grid (réseaux énergétiques intelligents)
– 2 secteurs à surveiller :
L´eau et les piles à combustible.
Pour les six filières prioritaires, le rapport du CGDD préconise une aide massive de l´Etat, passant, entre autres, par la création de plateformes technologiques. Quant aux filières en forte croissance, qui doivent bénéficier d´une politique plus agressive, le rapport propose de créer un tissu de PME exportatrices, destinées à se fédérer en grands groupes afin d´augmenter leur force de frappe.
Il n´en faudra certainement pas moins pour faire de la France un des leaders mondiaux des industries vertes, ce qui est encore loin d´être le cas si l´on croit l´étude du CGDD. Toutes filières confondues, l´Allemagne, les Etats-Unis et le Japon tiennent le haut du pavé. Et la France peine à faire valoir ses atouts. Alors que la chimie française occupe le cinquième rang mondial, sa chimie verte est encore balbutiante. Idem pour le bois et l´éolien : ces deux secteurs sont absents du top 10 mondial, malgré de réels savoir-faire.
Afin de déterminer les projets prioritaires, une vaste consultation nationale a été lancée le 20 novembre par Chantal Jouanno, la secrétaire d´Etat à l´Ecologie. Il s´agit, jusqu´au 15 janvier 2010, de récolter les avis des acteurs de ces secteurs et de déterminer ensuite les grands projets prioritaires qui bénéficieront du grand emprunt qui sera lancé en 2010.
Sophie Creusillet