Dans son baromètre mondial des secteurs, présenté le 12 décembre, Coface passe au crible 14 secteurs d’activité en Asie émergente, en Amérique du Nord et dans l’Union européenne. Pour réaliser cette analyse, Coface a utilisé 3 indicateurs : le dynamisme du chiffre
d’affaires, la robustesse financière et le risque de crédit.
Premier constat, l’acier demeure un pilier de l’industrie mondiale. L’acier,
explique Emmanuelle Hirsh, arbitre chez Coface, fournit l’industrie automobile,
la construction, les machines-outils ou encore l’électroménager. En 2011, la construction a représenté le
principal débouché de l’acier dans le monde devant le pôle métallurgie/biens d’équipement et l’automobile. Dans certains pays d’Europe comme
l’Espagne, l’Italie et la France, où la construction est fortement touchée, un recul des
débouchés apparaît, entrainant des impayés dans le secteur de l’acier, signale
Emmanuelle Hirsh. Mais, poursuit-elle, dès que la croissance repart à la hausse, le nombre
d’impayés diminue.
L’Asie produit
65 % de l’acier mondial, et la Chine 45 % à elle seule, note Khalid Ait Yahia, économiste chez Coface. En
l’espace de quatorze ans, de
1997 à 2011, la production mondiale d’acier a cru de 20 % en volume. Sur cette
période, la production chinoise a été multipliée par six enregistrant une augmentation de
534 %. En Chine, les cinq plus grandes compagnies d’acier se
partagent 27 % de la production
mondiale et le secteur souffre de ses excès. Face à une offre forte et une demande qui
ralentit, en 2011, 8,8 % de la production
chinoise d’acier n’a pas trouvé de preneur, souligne l’économiste. Cette surproduction entraîne une
chute de la profitabilité. Le bénéfice net réalisé en Chine dans la filière de l’acier est passé de 7 % au premier semestre
2008 à 1 % au premier semestre 2012. Le secteur a malgré tout un avenir prometteur. En effet, le taux d’urbanisation devrait passer de 50 % en 2011 à 65 % en
2015, ce qui devrait profiter aussi aux marchés de la construction et des
infrastructures. « La filière doit se restructurer pour
monter en gamme et accompagner le développement économique et social », indique Khalid Ait Yahia.
Parmi les autres
secteurs analysés par Coface, « la pharmacie, indique
Jennifer Forest, économiste chez Coface, se porte bien», même si le secteur connaît des situations différentes en fonction des zones géographiques. En Asie émergente, la pharmacie enregistre un chiffre
d’affaires en hausse de 30 % au troisième trimestre 2012 par rapport à la même
période en 2011. En Amérique du Nord, les dépenses continuent de croître. Dans l’Union européenne, Coface note une légère baisse du
chiffre d’affaires en raison du déremboursement de médicaments et de l’utilisation croissante de médicaments génériques. Autre secteur résistant, selon le baromètre Coface, l’énergie. Les entreprises pétrolières présentent un risque plutôt faible et génèrent un cash flow élevé. Mais la situation diffère selon le type d’énergie. Ainsi, la filière des énergies renouvelables en Europe et en Amérique du Nord est pénalisée par l’arrêt des subventions en France et en Allemagne et par la concurrence asiatique.
Enfin, le baromètre Coface considère l’agroalimentaire, l’automobile et le pôle électronique / informatique/ télécommunications comme des secteurs à surveiller. En Asie, notamment en Chine, l’automobile est soutenue par la forte demande des ménages qui accèdent à la classe moyenne.
Du côté des secteurs fragiles, on trouve la construction, la distribution et la métallurgie. En Asie, des mesures gouvernementales ont été prises pour dégonfler la bulle immobilière suscitant une baisse d’activité significative dans la construction. La distribution en Chine est, elle, dopée par des incitations du gouvernement pour soutenir les ventes. Quant à la métallurgie, que ce soit en Asie, en Amérique du Nord ou en Europe, elle est pénalisée par la situation économique de ses principaux débouchés, construction et automobile.
Venice Affre