Scandinavie en tête, le Vieux Continent reste globalement bien en avance sur les autres en matière de corruption, constate l’édition 2022 de l’Indice Global de Corruption, établi par le cabinet suisse Global Risk Profile, spécialisé dans la gestion et la prévention des risques tiers.
Après quatre ans d’alternance entre la Finlande et le Danemark, c’est cette année la Norvège qui tient la pole position du classement de cet indice qui analyse et compare les niveaux de corruption et d’autres crimes en col blanc dans 196 pays. Elle est suivie de près par quatre autres pays du Nord de l’Europe : la Finlande (2e), la Suède (3e), le Danemark (4e) et l’Estonie (5e).
La France occupe la 19e place du classement général, entre l’Autriche et la Suisse. Ses efforts sont particulièrement notables en ce qui concerne la lutte contre les crimes en col blanc, pour lesquels elle se hisse au 5e rang mondial.
Les aides financières ont augmenté le risque de corruption
Avec un score de risque de 30, l’Europe conserve son avance sur les autres continents, mais accuse un léger recul imputable, selon Global Risk Profile, à l’octroi de facilités de crédits entre 2020 et 2021. Pour faire face aux effets de la crise sanitaire, des programmes d’aide financière exceptionnels ont été en effet rapidement mis en place dans de nombreux pays pour faciliter l’octroi de prêts et de crédits. Autant d’opportunités de corruption, de fraude et de détournement de fonds publics…
Les deux continents classés à la suite de l’Europe – l’Océanie (score de risque : 40,6) et l’Amérique du Nord (43,8) – sont également en léger recul cette année.
Dans le classement mondial, les États-Unis et la Chine montrent les premiers signes de stabilisation après les lents déclins observés ces dernières années. Les États-Unis sont passés progressivement de la 24e à la 35e place entre 2018 et 2021, avant de récupérer la 31e position cette année. Après sa chute en 2020, la Chine est remontée de la 139e à la 118e place en 2021, et se stabilise désormais à la 117e place.
Les crimes en col blanc ne sont pas en reste
Par ailleurs, cet indice de corruption évaluant non seulement la corruption mais également les crimes connexes, il permet de cibler les lacunes propres à chaque pays, et dans certaines juridictions, un écart important de performance entre la corruption et d’autres crimes en col blanc peut être observé.
C’est notamment le cas aux Émirats arabes unis : malgré un bon classement en ce qui concerne le risque de corruption (45e), une faible transparence et des mécanismes de surveillance limités les classent parmi les pays les plus à risque pour les crimes en col blanc, y compris le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (149e).
Des écarts similaires peuvent être observés aux Bahamas (63e pour la corruption, 145e pour les crimes en col blanc) et à Chypre (38e pour la corruption, 84e pour les crimes en col blanc).
Enfin, le Qatar, qui accueille cette année la coupe du monde de football, est un pays à risque modéré lorsque l’on considère l’indice dans son ensemble : il se classe 73e sur 196 pays avec un score de risque de 41,56. Sa performance est en revanche relativement inférieure en ce qui concerne les risques de crimes en col blanc (87e) par rapport aux risques de corruption (71e).
Sans surprise, le Sud Soudan, le Yémen, la République démocratique du Congo, la Corée du Nord et la Syrie clôturent ce classement.
S.C.
L’intégralité de cet indice est consultable (après une inscription gratuite) sur le site https://risk-indexes.com/