Bonne nouvelle pour les exportateurs du monde entier, les importations de vins tranquilles (non effervescents) devraient connaître une hausse de 5,56 % en volume entre 2010 et 2014, grâce à la Chine, au Canada, à la Russie et aux États-Unis.
Elles devraient atteindre un volume de 667,2 millions de caisses de 9 litres, d´après la dernière étude du cabinet International Wine et Spirit Record (IWSR) réalisée pour le Salon international du vin et des spiritueux, Vinexpo.
Dans le top 10, seule l´Allemagne enregistrera un recul, tant en volume (- 1,39 %) qu´en valeur (- 1,04 %). C´est un pays non producteur, le Royaume-Uni, qui domine les classements. Avec 141 millions de caisses, grâce à une hausse de ses achats de 2,26 % entre 2010 et 2014, il devancera l´Allemagne (126,3 millions), les États-Unis (86,1 millions) et les Pays-Bas (45 millions).
En valeur, avec un montant d´importations de 14,4 milliards de dollars en 2014, en augmentation de 2,35 % sur 2010, le Royaume-Uni devancera largement les États-Unis (8 milliards) et le Canada (4,3 milliards), qui prendra de justesse la troisième place à l´Allemagne (4,2 milliards). Grâce à une progression encore supérieure en volume (+ 22,45 %) qu´en valeur (+ 20,85 %), le Canada confortera aussi sa cinquième place, avec près de 35,9 millions de caisses.
La poussée la plus sensible sera à mettre au compte de la Chine, avec + 53,98 % en valeur et + 55,86 % en volume. Huitième en 2010 en valeur, l´empire du Milieu occupera le cinquième rang en 2014, avec un montant d´achats de 3,19 milliards de dollars, devançant les Pays-Bas (2,5 milliards), la Suède (2,4 milliards) et le Japon (2,3 milliards), en 2010 encore le premier marché asiatique (2,1 milliards). En volume, avec environ 24,5 millions de caisses, il se hissera en huitième position, devant la Suède (24,2 millions de caisses) et la Suisse (19,6 millions).
Dans le même temps, la Chine passera de septième à sixième producteur mondial de vin, avec 128 millions de caisses (+ 77 %). « Plus les Chinois produiront, plus ils boiront. Et plus ils boiront, plus ils importeront », affirmait le directeur général de Vinexpo, Robert Beynat, en se référant à « l´histoire des États-Unis », lors de la présentation de l´étude d´IWSR, le 11 janvier, à Paris. Pour les Bordelais, il est grand temps, selon lui, de faire connaître des vins moins onéreux. La Chine est devenue leur premier marché à l´étranger en valeur, avec un montant de 333 millions d´euros en 2010, selon le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). « Il faut démocratiser le vin et montrer qu´il en existe de très bons entre 5 et 10 dollars la bouteille », conseille Robert Beynat.
Autre nation où les importations de vins tranquilles s´envoleront, la Russie va conforter sa septième place en volume devant la Chine, en se rapprochant de la Belgique et du Luxembourg (26,8 millions de caisses). En 2014, ses approvisionnements à l´étranger gagneront 19,81 % à 26,8 millions de caisses de 9 l. En valeur, la Russie renforcera sa neuvième place, avec plus de 2,2 millions de caisses, grâce à une poussée de 19,67 % sur 2010. Président de Vinexpo et directeur général de Baron Philippe de Rothschild, Xavier de Eizaguirre fonde « beaucoup d´espoir » sur la Russie, « un pays, en Europe, de gastronomie, de cuisine et même de production ». Il y a donc un marché pour « les produits domestiques, les vins à bas prix en grande distribution » et des produits « plus sophistiqués » à Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans les autres villes de ce vaste pays. Enfin, il y a un « marché pour les flambeurs ». « La véritable difficulté, estime Xavier de Eizaguirre, c´est la distribution, qui n´est pas encore totalement fiable ». Mais, pour lui, l´importation de vins étrangers s´ouvrira « peut-être plus vite en Russie qu´en Chine ».
François Pargny