Après trois jours d’une grève massive dans les terminaux de la côte Est des États-Unis et du Golfe du Mexique qui a fait craindre une profonde désorganisation de la supply chain américaine et des routes maritimes transatlantiques, le syndicat de dockers et les entreprises qui les emploient ont trouvé un terrain d’entente. Du moins jusqu’au 15 janvier.
Les acteurs du fret maritime transatlantique et les entreprises exportant aux États-Unis peuvent reprendre leur souffle. Dans un communiqué commun de trois lignes et demie publié le 3 octobre, l‘International Longshoremen’s Association (ILA), le syndicat des dockers, et la United States Maritime Alliance (USMX), qui regroupe leurs employeurs, ont annoncé « être parvenues à un accord de principe sur les salaires » et avoir « accepté de prolonger le contrat-cadre jusqu’au 15 janvier 2025 afin de retourner à la table des négociations pour négocier toutes les autres questions en suspens ».
Cet accord de six ans qui arrivait à échéance le 30 septembre à minuit est donc prolongé de plus de trois mois, le temps pour les négociations, entamées en mai, de parvenir à un consensus sur l’automatisation des ports dont les dockers craignent les effets sur l’emploi. La question des salaires est quant à elle réglée. Ils devraient augmenter de 62 % au cours des six prochaines années alors que l’ILA réclamait une hausse de 77 % et que l’USMX proposait une augmentation de 50 %.
Vendredi 4 octobre au matin, le rythme de réouverture des infrastructures portuaires reste peut clair. En Alabama, par exemple, APM Terminals, l’opérateur (néerlandais) du port de Mobile a indiqué que ses activités reprendraient le lendemain à 7 heures bien que « les horaires du week-end n’aient pas été décidés pour le moment ». Un retour à la normale devrait s’étaler sur quelques jours. « On sait qu’un jour de grève dans les ports américains requiert 5 à 7 jours pour revenir à une la normale », confiait récemment dans un entretien exclusif au Moci Emilie Pierron, Trade manager pour l’Amérique chez Kuehne + Nagel France.
Sophie Creusillet