Pour l´instant, ce sont en priorité les vols intérieurs, les courts et moyens courriers, qui seront annulés ou retardés par ce mouvement de grève de grande ampleur, déclenché en France, en Allemagne et en Grande Bretagne. Quatre jours de débrayages (du 23 au 27 février), qui obligent à annuler un vol sur quatre à Roissy et un vol sur deux à Orly, avec des retards possibles d´une heure pour les vols maintenus sur ce dernier aéroport. Par ailleurs, les aéroports de Grenoble, Biarritz, Chambéry, Pau et La Rochelle seront fermés.
Facteur déclenchant de ces mouvements de grève, le projet européen Fabec (Blocs fonctionnels d´espaces aériens), qui vise à réorganiser la navigation aérienne à l´échelle européenne et non plus nationale. Son objectif : diminuer de 20 % le coût unitaire du contrôle aérien d´ici 2025 et faire face à un trafic aérien, dont on prévoit qu´il aura cru de 50 % à cette date.
Dans ces conditions, en France, la DGAC (Direction générale de l´aviation civile), qui rassemble les aiguilleurs et personnels de maintenance, perdrait son rôle organisateur. L´intersyndicale (CGC, CFDT, FO, UNSA, CGT) redoute qu´en sortant le contrôle aérien de la DGAC, les quelque 8000 salariés techniques et administratifs (dont la maintenance), tous agents fonctionnaires de l´Etat, soient livrés à des opérateurs privés.
En Allemagne, c´est la crainte d´un transfert des pilotes de la Lufthansa, vers des filiales pratiquant des salaires inférieurs qui a mis le feu aux poudres. En Grande Bretagne, c´est le plan d´économie de British Airways, qui a déclenché un vote de grève de 80,7 % des personnels de cabine.
Gilles Naudy