Selon notre lettre hebdomadaire confidentielle MOCI news du 7 octobre, les grands contrats signés par la France dans les pays émergents en 2009 (dont la moitié dans le secteur aéronautique) ont représenté un montant de seulement 15 milliards d´euros, contre 29 milliards en 2008 et 37 milliards en 2007 : on comprend pourquoi l´état d´urgence a été décrété par le gouvernement français au printemps dernier. De fait, après la crise mondiale traversée en 2008-2009, la reprise est tirée pour l´essentiel par les pays émergents. D´où l´importance pour les experts du ministère de l´Economie de répondre à un double défi : se positionner pour tirer partie des opportunités qu´offre la reprise, mais aussi faire face à la nouvelle compétitivité venant de ces pays émergents (tout le monde a en tête l´échec d´Areva en décembre 2009 face au sud-coréen Kepco pour les quatre centrales nucléaires d´Abou Dhabi).
Concrètement, les experts planchent depuis le printemps dernier sur un plan d´action établi en étroite concertation avec les grandes entreprises et quelques PME/ETI soumises à une concurrence forte des émergents, particulièrement dans les domaines de l´énergie, du ferroviaire, de l´aéronautique et des services urbains. Un des axes retenus est de mettre en place une politique de crédit export plus souple, permettant par exemple d´élargir les possibilités de garantie des financements à l´ensemble du contrat, y compris quand elles correspondent à de la production étrangère, plutôt que de perdre un contrat avec une offre 100% française. Le seuil de 30 % de part étrangère est évoqué avec également une condition : le maintien, voire la croissance de l´activité sur un site industriel français.