Toute nouvelle, la coentreprise de Geci International et Punj Lloyd est un modèle de liens personnels transformés en partenariat.
Cette société d’ingénierie aéronautique fait partie du club très restreint des entreprises aptes à collaborer pour Airbus. Elle a décidé de suivre ce client en Inde. Pour ce faire, un projet de coentreprise a été pensé durant l’été 2010 et concrétisé par une signature le 9 février 2011, donnant naissance à une coentreprise, Aero-Euro Engineering India Ltd. Pierre Brassel, son directeur général, installé à Bangaluru, explique : « Depuis deux ans, nous réfléchissions à travailler avec des partenaires locaux, mais il n’était pas évident de trouver les bonnes
personnes. Par ailleurs, nous ne voulions pas nous associer avec d’autres entreprises de premier niveau pour Airbus. »
L’indien Punj Lloyd s’est avéré être le bon partenaire. Il possède un pool de 1 000 ingénieurs, certes sans activité dans l’aéronautique, mais habilité à travailler pour le gouvernement indien, notamment dans le secteur de la défense. « Nous apportons à notre partenaire une solution nouvelle et du sang neuf dans l’aéronautique. De notre côté, nous pouvons désormais compter sur une réserve de ressources supplémentaires et un partenaire bien implanté », souligne Pierre Brassel. Les relations étroites personnelles dont jouissent les P-dg de Geci International et de Punj Lloyd ont permis le rapprochement et le mariage des deux entreprises, à hauteur de 50 % chacun. « Tout s’est fait sur une relation de confiance. C’est un élément crucial. »
Pour Pierre Brassel, le défi est désormais de procéder au recrutement. Les ingénieurs expérimentés exigent une augmentation de 30 à 40 % sur leur salaire actuel, déjà de 20 lakhs annuels (32 000 euros environ). « La demande est tellement énorme que les salaires flambent. J’ai souvent le sentiment que les exigences des candidats sont déraisonnables par rapport au marché. »
Geci International souhaite recruter près de 60 personnes en 2011, dont 20 à 25 % devraient être envoyés en France ou en Allemagne pour satisfaire les besoins du groupe. « Nous avons des difficultés en Europe à trouver des ingénieurs expérimentés. Par la suite, les ingénieurs indiens réintégreront peut-être le pays. Nous souhaitons traiter la demande de notre clientèle en Europe, bien sûr, mais aussi avoir une forte présence sur le marché local, car il existe ici un potentiel de croissance multiplié. »
Cléa Chakraverty