L’indice composite mondial du transport maritime conteneurisé, établi par le cabinet Drewry, a chuté de plus de 7 % en une semaine. Si cette chute des coûts du fret est une bonne nouvelle pour les chargeurs, elle implique d’importantes baisses de revenus pour les compagnies maritimes.
L’évolution du marché du fret maritime est à l’image de la conjoncture économique mondiale : déprimée. A 1561,30 dollars (USD) par conteneur de 40 pieds, le taux spot moyen sur huit principales lignes maritimes Est-Ouest a reculé de 7,1 % entre le 7 et le 14 septembre.
Alors qu’il est resté stable sur les routes Los Angeles – Shanghai et Rotterdam – New York l’indice composite de Drewry en date du 14 septembre relève des baisses de 11 % (à 3 032 USD) sur Shanghai, de 10 % sur Shanghai – Rotterdam et Shanghai – Gênes (à 1 299 USD et 1 698 USD respectivement), de 4 % sur Shanghai – Los Angeles (à 2 162 USD), de 3 % sur Rotterdam – Shanghai (à 485 USD) et de 1 % sur New York – Rotterdam (à 734 USD).
Alors qu’il avait atteint un point haut à la fin de l’été 2021, à 10 377 USD, le World Container Index de Drewry n’a cessé de baisser depuis et est désormais inférieur de 85 %. Par rapport à la même semaine de 2022, cet indice composite a dégringolé de pas moins de 68,4 %. Pour autant, malgré ces baisses spectaculaires, et un indice 42 % plus bas que la moyenne de 2 680 USD sur la dernière décennie, il reste supérieur de 10 % aux taux moyens d’avant la pandémie (2 680 USD en 2019).
Faiblesse de la demande internationale
Le fret maritime est donc passé en deux ans d’une pénurie de boîtes à une situation de fort décalage entre l’offre et la demande. En cause : le ralentissement de l’économie chinoise qui pâtit de la faiblesse de la demande mondiale. « Mois après mois, le diagnostic se confirme : la reprise attendue en Chine après l’abandon de la politique zéro-Covid n’est pas au rendez-vous, constate une étude de la place de marché spécialisé Upply. Le pays souffre de la faiblesse de la demande occidentale, qui pèse sur les carnets de commande, et la consommation intérieure ne permet pas de compenser cette diminution de la demande extérieure. »
Si cette baisse des taux est une bonne nouvelle pour les chargeurs, qui ont cependant moins de marchandises à transporter, elle n’est pas sans conséquences sur les compagnies maritimes. Dans la même étude, Upply souligne qu’au premier semestre de cette année, « les principaux acteurs européens enregistrent un déclin des revenus compris entre 40 et 45 % pour leur activité de transport maritime de conteneurs ».
Sophie Creusillet