Bien, mais peut mieux faire. A
l’issue du 20e Conseil économique, financier et commercial
franco-russe (Cefic), qui s’est tenu le 30 septembre à Paris, Nicole Bricq, ministre
française du Commerce extérieur, et Alexeï Oulioukaïev, ministre russe du
Développement économique, ont convenu que si la coopération bilatérale se
portait bien, beaucoup restait à faire en matière commerciale. Un sujet
d’autant plus d’actualité que les échanges bilatéraux sont à la baisse.
L’an dernier, le commerce
bilatéral a diminué, « suite à la réduction du commerce
international », passant à 24 milliards de dollars, selon Alexeï
Oulioukaïev, qui a, néanmoins, indiqué que cette diminution était
« stoppée » et qu’il était maintenant possible d’envisager « une
reprise ». Force est de constater, néanmoins, que les propos du ministre
ne sont pas corroborés par les derniers chiffres publiés.
Ainsi, d’après la base de données
GTA/GTIS, pendant les sept premiers mois de l’année par rapport à la même
période de 2012, les échanges de marchandises entre les deux pays ont plongé de
près de 8,9 %, chutant ainsi à 9,4 milliards d’euros. Cette baisse est,
cependant, inférieure, au recul général d’environ 20 % du commerce de biens de
la Russie avec le monde.
Lancement du « Club santé Russie » avec 40 entreprises
Avec une part de marché de 4,35 %
à fin juillet 2013, la France occupait également le 7e rang des
fournisseurs de la Russie, la Chine (17,8 %) étant le numéro un incontesté
devant l’Allemagne (12,1 %), premier fournisseur de l’Union européenne devant
l’Italie (4,6 %).
Sur un montant d’importations de 5,34 milliards d’euros en
provenance de l’Hexagone, la Russie comptait une part notable de produits
pharmaceutiques (11,50 %). Ce qui a incité Nicole Bricq a initié le « Club
santé Russie». Les travaux de cette nouvelle structure, regroupant 40
entreprises, dont 27 PME et ETI, ont été lancés après le Cefic par la ministre.
Nicole Bricq et Alexeï
Oulioukaïev se rencontreront à nouveau à Moscou, le 1er novembre
prochain, à l’occasion d’un séminaire intergouvernemental présidé par les deux
Premiers ministres, indique un communiqué de presse du ministère du Commerce
extérieur, en date du 30 septembre.
Vers la création d’un fonds d’investissement bilatéral
D’ici là, plusieurs dossiers
pourraient avancer, comme les contraintes règlementaires qui touchent
l’agriculture et l’agroalimentaire français et le fonds d’investissement
russo-français, qui doit être mis en place par CDC International, filiale de la
Caisse des Dépôts, et le Fonds russe des investissements directs (FRID), suite
à un accord ad hoc signé lors de la visite, en février, de François Hollande en
Russie.
D’après la ministre français du
Commerce extérieur, « le sujet du développement des investissements
croisés» sera « évoqué » à Moscou. Et ce, « en vue de la
mise en place d’ici la fin de l’année d’un véhicule d’investissement
commun ». Selon Alexeï Oulioukaïev, le montant des investissements
français en Russie dépasserait les 16 milliards de dollars.
Enfin, Nicole Bricq espère
étendre la coopération entre clusters, dans l’innovation, l’aéronautique,
l’assistance médicale, la recherche spatiale, le nucléaire civil, la
planification urbaine et les transports. A cet égard, la ministre a rappelé à
son homologue russe l’intérêt de la France à participer au projet de ligne à
grande vitesse entre Moscou et Kazan.
François Pargny
Pour en savoir plus
Fichier joint : communiqué de presse du ministère du Commerce extérieur