L’équipe de l’Inspection générale des finances (IGF) chargée par Michel Sapin et Emmanuel Macron, l’an dernier, d’étudier les moyens de renforcer les soutiens financiers à long terme du développement international des entreprises, va rendre son rapport dans le courant du mois de février. Une orientation semble acquise : le renforcement ou l’extension d’instruments existants, préféré à la création de nouveaux instruments.
Conduite par Jérôme Fournel, l’ex-patron des Douanes, et associant Julien Munch et Alexandre Pointier, cette équipe de l’IGF a testé ses idées auprès des représentants des milieux d’affaires français, lors d’une réunion organisée par le Medef le 12 janvier dernier. Selon un participant, le point de départ de l’IGF est le constat d’une « carence » de l’offre pour répondre aux besoins des entreprises -en particulier des PME et ETI- en manque de fonds propres lorsqu’elles investissent à l’étranger (ouverture de filiales, joint-venture ou encore rachat d’entreprises, etc.), en particulier les pays émergents et en développement.
Il existe une garantie d’investissement contre le risque politique jusqu’à présent gérée par la Direction des garanties publiques de Coface mais peu utilisée car très lourde (300 millions d’encours, contre 30 milliards pour l’Allemagne…), et qu’il faut relancer. Surtout, les possibilités de soutien, sous la forme de fonds propres ou de prêts à long terme, sont insuffisantes.
Toutefois, selon la même source, pas question pour les inspecteurs de l’IGF de recommander la création de nouveaux instruments publics, l’utilisation de structures existantes étant privilégiée. Ainsi, pour ce qui concerne les prêts à moyen et long terme, le nouveau dispositif de garantie de financement export de la SFIL pourraient être explorées*.
En matière d’apports de fonds propres pour financer des investissements en capital, la banque publique Bpifrance et la filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au financement du secteur privé, Proparco, pourraient être sollicitées. « L’équipe de l’IGF penche plutôt pour Proparco, mais les entreprises préfèreraient Bpifrance, car ses procédures sont plus souples », souligne notre interlocuteur. D’autant plus qu’il faudrait modifier le mandat de Proparco, pour l’étendre à des opérations ne relevant pas de la politique d’aide au développement, « ou en créer une autre ».
Les milieux d’affaires attendent également avec impatience les préconisations du rapport sur la question de la part française, l’approche de l’administration française étant toujours jugée trop restrictive par les représentants des entreprises, car ne prenant pas suffisamment en compte leur internationalisation.
C.G
*Relire sur ces sujets en ligne sur notre site :
–Financements export : la nouvelle banque de l’export financera les grands contrats ;
–Financements export : “C’est le bon moment pour prendre des risques” selon Emmanuel Macron