La Banque postale et Ebury, société de paiement internationale utilisant les nouvelles technologies numériques, viennent d’annoncer la signature d’un partenariat visant à offrir aux clients PME de la banque les services de paiements internationaux de la Fintech.
Concrètement, les clients PME de la Banque postale pourront désormais accéder aux services d’Ebury, soit ouvrir des comptes en monnaies étrangères, réaliser des opérations de change dans 140 devises et accéder à sa plateforme numérique permettant des virements internationaux 24H/24 et 7 jours sur 7.
Pour la Banque Postale, il s’agit d’abord de fournir aux PME un service qu’elle ne parvenait pas à satisfaire et qui les obligeaient à recourir à d’autres prestataires. « Notre objectif est de fournir une solution co-brandée de virements internationaux et de change plus optimale que ce que nous pouvions proposer jusque-là à notre clientèle de PME, souligne Hélène de Prévoisin, directrice du Marché Entreprises de la Banque Postale. Nous espérons ainsi mieux satisfaire les besoins des PME internationalisées et ainsi attirer davantage de ces clients à la Banque Postale ».
Une technologie qui rend accessibles les salles de marchés aux PME
De fait, par les réseaux bancaires traditionnels, les virements internationaux peuvent prendre du temps et être couteux pour de petits montants, et l’accès aux salles de marchés est plutôt réservés aux grands comptes.
« Pour les banques, gérer les transferts internationaux de petits montants de l’ordre de 300 000 à 500 000 euros par an via leurs salles de marché est très couteux, complète Cyril Léger, directeur général d’Ebury France. Notre technologie qui permet de les gérer automatiquement rend ce genre de service accessibles aux PME. Celles-ci ont en outre accès à des opérations dans des devises parfois exotiques, peu traitées par les banques de détail ».
Une PME qui voudrait par exemple ouvrir un compte en dollars de Hong Kong pour utiliser cette devise dans ses relations avec des fournisseurs basés en Asie ne le pourrait pas via une banque traditionnelle peu internationalisée. « Nous, nous avons une capacité à ouvrir des comptes dans une trentaine de pays » précise encore Cyril Léger.
Accélérer dans la diversification des services
Alors que le contexte de la pandémie mondiale a accéléré la digitalisation de nombreuses entreprises, y compris les PME, la Banque Postale a donc décidé de franchir le pas pour accélérer, en s’associant à une fintech bien installée sur ce marché porteur des virements internationaux de petits montants autrefois réservés aux particuliers, et qui se déploient désormais chez les entreprises.
« C’est un acteur qui n’est plus une startup, solide, qui apporte une solution clé en main, avec une offre très large qui couvre 200 pays et 130 devises, et une rapidité d’exécution, souligne Hélène de Prévoisin. Par exemple, ils sont capables de faire un virement international en moins de 48 H et assure un service de tracking du virement. Autre exemple, ils offrent la possibilité de s’ouvrir un compte multidevise, ce que nous ne faisons pas ».
Ce partenariat s’inscrit dans le nouveau plan stratégique 2030 de la Banque Postale, qui vise à accélérer le développement de ses métiers de diversification. Elle compte ainsi atteindre 5 % de parts sur le marché des entreprises dans les 10 ans qui viennent.
Pour Ebury, ce partenariat avec une banque de détail est une première en France. « Nous avons déjà signé des partenariats avec des banques européennes mais c’est le premier que nous concluons en France » se réjouit-il. Ebury a conclu des accords similaires avec Grupo Santander (qui est entré à son capital en 2018) et Unicaja Banco en Espagne, et avec Credito Agricola au Portugal. Comme la Banque Postale, des établissements très orientés sur les PME mais dont les offres de services à l’international avaient de belles marges de progression…
Christine Gilguy