Cannes ne rime pas seulement avec croisette et starlettes. Mais aussi avec emplettes. En effet, le festival est aussi (et surtout) l´occasion pour les distributeurs du monde entier de faire leur marché.
Et il se trouve que le cinéma français s´est porté comme un charme en 2008. Jamais les Français n´ont autant fréquenté les salles obscures (+ 6,7 % entre 2007 et 2008 selon l´Observatoire européen de l´audiovisuel). Côté export, les chiffres définitifs seront publiés lors du festival mais les estimations de janvier étaient déjà éloquentes : 78 millions de spectateurs hors de France, soit presque autant que les 82 millions de spectateurs hexagonaux. Du jamais vu depuis 15 ans. Les raisons de ce succès ?
Pour Monique Dagnaud, directrice de recherche CNRS à l’Institut Marcel Mauss, et dont on peut lire une interview à ce sujet sur le site du CNRS, il tient à deux facteurs : la fameuse French touch et l´excellence des professionnels français.
En revanche, l´Hexagone peine à attirer les tournages étrangers. Les rues de Paris de La Môme ? Tournées à Prague. Les plages du débarquement de Il faut sauver le soldat Ryan ? Elles sont irlandaises. Quant à Inglorious Basterds, le dernier film de Quentin Tarantino, en compétition officielle à Cannes, et dont l´action se passe dans la France occupée par les nazis, il a été tourné… à Berlin.
Mais une lueur d´espoir s´est allumée pour les plateaux de tournage français à l´automne dernier. Les députés français ont en effet intégré à la loi de Finance 2009 un amendement prévoyant une déduction fiscale de 20 % sur les dépenses des tournages étrangers en France. Un crédit d´impôt qui a convaincu Woody Allen de venir tourner son prochain film à Paris.
Sophie Creusillet