Une mission d’information parlementaire menée par le député des Yvelines (Renaissance) Charles Rodwell, en tant que rapporteur, et sa collègue de l’opposition Sophia Chikirou (Paris, LFI-Nupes) a été mandatée le 14 décembre par la commission des Affaires économiques pour faire un bilan des dispositifs publics de soutien à l’export et à l’attractivité, Team France Export et Invest, et faire des propositions d’amélioration.
Faire un bilan des dispositifs Team France Export et Team France Invest, issus de réformes lancées à partir de 2018, arrive à point nommé : alors que le déficit commercial va atteindre un record absolu dans l’histoire du commerce extérieur – plus de 150 milliards d’euros –, paradoxalement, le nombre d’entreprises exportatrices atteint lui aussi un record (près de 139 000) et le pays est en tête depuis trois ans en Europe pour les investissements directs étrangers.
Pour le député Charles Rodwell, à l’origine de cette proposition de mission validée le 14 décembre par le président de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, Guillaume Kasbarian (Eure-et-Loir, Renaissance), cette « situation paradoxale » est plutôt bon signe : « après des années de déclin commercial et industriel, ces données sont les premiers signes que la France retrouve une part de son attractivité et de sa capacité à se projeter dans le monde » souligne le communiqué. « L’objectif de notre mission parlementaire est de poursuivre la dynamique engagée, en proposant de nouvelles politiques de soutien pour nos entreprises à l’export et de promotion de la France auprès des investisseurs étrangers », complète le député, cité par le communiqué.
Le choix du calendrier n’est pas anodin : des enjeux très opérationnels se profilent pour 2023. Le contrat d’objectifs et de moyens (COM) de Business France, pilier étatique de ces dispositifs Team France, doit être révisé en 2023. Hasard du calendrier, l’actuel directeur général de l’agence, Christophe Lecourtier, l’un des artisans des réformes lancées en 2018, attendait sa nomination officielle comme ambassadeur au Maroc au moment du lancement de cette mission d’information, et son successeur (l’ancien député et conseiller régional francilien Laurent Saint Martin serait pressenti, selon des rumeurs de presse), n’est pas encore officialisé.
Le délai est serré d’ici fin janvier, mais selon son entourage, Charles Rodwell n’est pas novice dans le sujet et s’intéresse de longue date aux enjeux de l’international : ancien collaborateur de Bruno Le Maire à Bercy (conseiller discours et prospective de septembre 2021 à mai 2022), ce membre de la commission des Affaires économique de l’Assemblée nationale est aussi secrétaire de la commission d’enquête parlementaire Souveraineté et indépendance énergétique de la France, dont les travaux sont en cours. En outre, sa circonscription couvre Versailles, lieu d’accueil des sommets Choose France.
Outre l’audition des dirigeants de Business France (dont les deux directeurs délégués Export et Invest), et des ministères de tutelle, la mission compte mettre l’accent tout le mois de janvier sur les auditions d’entreprises qui ont eu recours aux dispositifs, à commencer par celles de sa circonscription, et de représentants des organisations patronales (Medef, CPME, Meti).
Concrètement, cette mission permettra, espère son rapporteur, de « dresser le bilan de la mise en œuvre de ces deux dispositifs , d’évaluer la répartition des missions et des moyens entre les opérateurs impliqués en France et à l’international, de mesurer les résultats obtenus en matière d’export et d’attractivité au regard des objectifs fixés et de déterminer les besoins identifiés par les entreprises en la matière ». Avec le souhait de rendre des conclusions « très opérationnelles ».
Christine Gilguy