L’ancienne colonie britannique Hong Kong reste, comme en 2022, la ville la plus coûteuse pour les expatriés en termes de logement et de coût de la vie en général, selon la dernière enquête Mercer. Singapour et Zurich arrivent en deuxième et troisième positions de ce classement bousculé par les conséquences de l’actualité géopolitique.
Le classement dressé chaque année par Mercer a rarement connu d’aussi importantes variations. Cuba perd ainsi 83 places passant de la 142e à la 225e place, Le Caire 63 tandis que Buenos Aires et Montevideo en gagnent 69 et San José, la capitale costaricaine, progresse de 76 rangs. Plus d’un an après le début de la guerre en Ukraine et l’apparition de variants particulièrement contagieux de la Covid-19, de nombreux pays absorbent encore les chocs de ces événements.
En raison de l’introduction récente de politiques monétaires nationales agressives et du resserrement des conditions financières mondiales, de nombreuses économies devraient connaître un ralentissement de la croissance des revenus cette année, ainsi qu’une augmentation du chômage.
Les niveaux d’endettement de nombreux pays restent élevés et l’inflation de base n’a pas encore atteint son maximum sur de nombreux marchés. L’inflation et les fluctuations des taux de change ont un impact direct sur les salaires et l’épargne des employés qui sont mobiles au niveau international. La dégringolade de la capitale cubaine s’explique ainsi les fortes dévaluations du peso depuis le milieu de l’année dernière.
Le top 10 dominé par l’Europe
Cette année, seules deux des dix villes les plus chères pour les expatriés sont situées en Asie, contre quatre l’année dernière. Toutefois, ces villes arrivent en tête du classement, Hong Kong étant classée première, suivie de Singapour (2e). Les deux villes les moins chères du monde sont également asiatiques : Karachi (226) et Islamabad (227).
Le top 10 mondial comprend cinq villes en Europe, dont quatre sont situées en Suisse, la cinquième étant Copenhague. Les autres villes les plus chères de la région sont Londres, Vienne, Amsterdam, Prague (qui a gagné 27 places dans le classement mondial depuis l’année dernière) et Helsinki.
Tel-Aviv reste la ville la plus chère du Moyen-Orient pour les travailleurs internationaux, en 8e position du classement mondial. Les villes les plus chères de cette région se trouvent ensuite dans les Émirats arabes unis, à savoir Dubaï (18e) et Abou Dhabi (43e), qui ont toutes deux connu des hausses assez significatives dans leur classement depuis l’année dernière. Des villes saoudiennes comme Riyad (85e) et Djeddah (101e) ont également progressé dans la liste mondiale, de 18 et 10 places respectivement.
Les villes américaines de plus en plus chères
En Amérique centrale et du Sud, Nassau est la ville la plus chère pour les travailleurs internationaux (10e rang mondial), suivie de San Juan (44e rang) et de Buenos Aires (45e rang). Il convient de noter que plusieurs villes de la région sont nettement mieux classées que l’année dernière, avec une progression de 76 places pour San José et de 70 places pour Mexico.
New York (sixième du classement mondial) reste la ville la plus chère d’Amérique du Nord, suivie de Los Angeles (11e) et de San Francisco (14e). Toutes les villes américaines du classement ont progressé depuis l’année dernière, les changements les plus importants concernant Détroit (+ 27 places), Houston et Cleveland (+ 24 places chacune).
En Afrique, les villes les mieux placées dans le classement mondial du coût de la vie sont Bangui (26), Djibouti (27) et Luanda (30). Les villes les moins chères de la région sont Windhoek, Durban et Tunis. Ces villes suivent de près Le Caire, qui a perdu 63 places par rapport à l’année dernière.
« La récente pandémie de Covid-19 et les tensions politiques dans le monde ont accéléré le recours au travail à distance incitant les employeurs multinationaux à réévaluer la façon dont ils gèrent leurs effectifs, a commenté Yvonne Traber, responsable de la mobilité chez Mercer. La concurrence sur le marché mondial des talents est féroce et avec l’inflation qui affecte à la fois les salariés et les entreprises, les employeurs doivent faire preuve de flexibilité. La structure des stratégies de rémunération pour les travailleurs expatriés à l’international et les travailleurs à distance doit non seulement être claire, mais aussi s’appuyer sur des données fiables. »
S.C.
Pour télécharger le classement complet, cliquez ici !