Après la crise de 2009, les échanges
commerciaux ont repris en 2010 dans l’ensemble des zones géographiques avec une nette poussée de l’Asie, indique l’assureur crédit, Euler Hermes dans une étude publiée le 17 mai.
Alors qu’en 2009, le commerce mondial de biens et services avait chuté de 12,3 %, il a bondi de 13,5 % en 2010, signale Karine Berger,
directrice marchés et marketing d’Euler Hermes. L’Asie a enregistré la plus forte reprise (22 %) contre 10 % pour l’Amérique du Nord et 9 % pour la zone euro.
Six secteurs d’activités sont analysés dans cette étude : l’industrie agroalimentaire,
les biens technologiques, la chimie, la pharmacie, les biens d’équipement et
l’automobile. Deux grands changements se dégagent : la forte progression du Brésil dans l’industrie agroalimentaire et la montée en puissance de l’Asie dans le secteur des biens technologiques.
Dans l’industrie agroalimentaire, le Brésil affiche une progression de plus de 20 % de ses exportations entre 2007 et 2010, et confirme son statut de puissance agro-industrielle. Son principal client est la Chine : grâce à l’enrichissement des ménages, les importations
agroalimentaires de la Chine ont explosé. « D’ici cinq ans, indique Karine Berger, il est probable que la Chine soit le 1er
importateur au monde dans l’agroalimentaire ». Par contre, la France, l’Espagne et l’Italie ont vu leurs parts de marché à
l’exportation se réduire respectivement de 7 %, 10 % et 15 %. La France reste toutefois gagnante à l’export dans ce secteur avec une industrie agroalimentaire qui
représente environ 12 % du total de ses exportations.
Dans le domaine des biens technologiques, l’étude note un
renforcement de la position de l’Asie. La Chine et Hong Kong détiennent les plus grandes parts à l’exportation,
respectivement 27 % et 10 %. Cela est notamment dû, explique Karine Berger, aux nombreux dépôts de brevets, aux investissement en R&D et à leur capacité à innover. Par ailleurs, les exportations ont progressé, pour chacune des régions, de 20 % en 2010 par rapport à 2007. La
part des exportations de biens technologiques de la France est de seulement 1 % pour une progression de 5 %.
Dans la chimie, les Etats-Unis demeurent en tête avec une part d’exportations de 11 %, suivis de l’Allemagne (10 %). L’analyse montre aussi qu’en conséquence de la crise, les parts à l’export de l’Allemagne ont diminué d’environ 13 % alors que celles de la Chine ont bondi de 30 %. Toutefois, note Karine Berger, la Chine demeure un très gros importateur, sa part d’importations atteignant 30 %. Dans ce secteur, la France affiche une balance commerciale bénéficiaire d’environ 8 milliards de dollars.
Dans le secteur
pharmaceutique, à l’échelle européenne, l’Allemagne, la Suisse et l’Irlande arrivent en tête avec des
parts d’exportations respectives de 14 % 12 % et 7 %. Ces deux derniers pays, indique l’analyse, sont fiscalement attractifs. A l’échelle mondiale, les Etats-Unis, avec 9 % des exportations mondiales, restent le premier marché du médicament.
En matière de biens
d’équipement, l’Allemagne, avec 15 % des exportations mondiales, arrive en tête. Suivent les Etats-Unis (11 %) et le Japon (10 %). La Chine arrive 4e, mais se classe première en termes de progression de la part de ses
exportations (+35 % en 2010 par rapport à 2007).
Enfin, dans le secteur
automobile, l’Allemagne conserve la première position avec 22 % des exportations
mondiales. Les Etats-Unis, qui représentent 10 % des exportations mondiales,
continuent d’importer des voitures étrangères. La part de leurs importations s’élève à environ 15 %. Quant à la part des importations de la Chine (120 %), elle confirme le pays comme un eldorado pour les constructeurs étrangers, indique Karine Berger.
Venice Affre