Le scandale de la viande de cheval n’a pas gommé les divergences au sein de l’UE quant aux solutions à mettre en oeuvre pour mieux protéger le consommateur sans pénaliser l’industrie. Et la France peine à obtenir gain de cause sur les approches qu’elle défend en matière d’étiquetage.
Paris, qui milite pour rendre obligatoire la mention de l’origine de la viande utilisée dans les plats préparés, avait demandé à la Commission d’accélérer la publication d’une étude analysant les conséquences d’une telle mesure. Attendu le 31 octobre, ce rapport a finalement été reporté faute de consensus au sein du Collège des Commissaires ! « La France (…) regrette l’absence d’ambition de la Commission européenne à répondre, en cette matière, aux aspirations des consommateurs européens qui plébiscitent à 90% le marquage d’origine des viandes en tant qu’ingrédients », a commenté Benoît Hamon, ministre de l’Economie sociale et solidaire.
Motif du blocage au sein de l’exécutif européen : le coût d’une nouvelle réglementation pour l’industrie européenne n’aurait pas été correctement évalué par les services du commissaire Tonio Borg. Les Français estiment quant à eux
que le processus devrait être facile à mettre « immédiatement en oeuvre » compte tenu des règles d’étiquetage déjà en vigueur. Le report de la publication doit désormais être mis à profit pour «approfondir l’impact des différents scénarios envisagés », tempèrent les représentants français auprès de l’UE.
Les 28 débattront à nouveau du sujet début décembre. Paris a en effet obtenu l’inscription du dossier au menu du prochain conseil agriculture. Stéphane Le Foll rappellera à ses homologues que la France ouvre la voie en s’apprêtant à inscrire, dans son droit national, une obligation d’étiquetage de l’origine des viandes.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles