Addev Materials, ETI de 700 salariés spécialisée dans la fabrication de matériaux pour l’industrie (rubans adhésifs, mousses, films techniques, colles etc), a structuré son pôle aéronautique en 2019 avec l’acquisition de deux entreprises aux États-Unis, une société en Angleterre et une autre en Allemagne. La crise du Covid est venue compliquer leur intégration dans ce groupe au chiffre d’affaires de 150 millions d’euros et comptant désormais 15 sites industriels à travers le monde.

165 nouveaux salariés aux États-Unis, 70 en Angleterre et 35 en Allemagne. En 2019, le groupe lyonnais Addev Materials a mené une série d’acquisitions à l’international (quatre opérations) afin de consolider un pôle industriel destiné principalement aux donneurs d’ordre de l’aéronautique.
Leur intégration dans un groupe rompu à l’international (et qui compte désormais deux tiers de son effectif à l’étranger) aurait en principe dû se dérouler sans anicroche. Sauf que la crise sanitaire est venue quelque peu perturber les plans de Pascal Nadobny, dirigeant du groupe et ex-président des CCE Auvergne-Rhône-Alpes.
« Heureusement, nous avions pu rencontrer les managers avant la fermeture des frontières »
« Heureusement, nous avions pu rencontrer les managers avant la fermeture des frontières, relate le dirigeant. Des relations réelles avaient pu s’établir, d’autant qu’avec les Anglo-saxons, comparativement avec d’autres cultures, le contact se crée en général facilement et rapidement » explique le dirigeant.

Un contact « en réel » dont n’ont cependant pas pu bénéficier les derniers arrivants dans le groupe Addev Materials. Le directeur des ressources humaines groupe, par exemple, ou encore certains salariés en charge des IT. Des postes clés dans un processus d’intégration.
« Cette impossibilité de se déplacer est dommageable dans ces circonstances, estime Pascal Nadobny. Ce serait vrai pour des acquisitions en France mais cela l’est encore plus à l’étranger car dans le contact multiculturel, le langage du corps est très important. Vous ne le percevez pas en visio. Et puis, lors d’un déplacement sur les sites à l’étranger, je reste en général plusieurs jours, je dine avec les équipes, je vais prendre un verre au pub du coin. Il y a beaucoup de temps informel qui permet de créer du liant et de percevoir les signaux faibles qui aident à mobiliser les capacités de dépassement de soi, de motivation. »
Les visios « favorisent des réunions plus efficaces »
Finalement, le processus d’intégration a tout de même avancé de façon relativement satisfaisante au vu des conditions.
Car tout n’est pas négatif dans le virtuel : « Non seulement les visios permettent d’économiser le temps du voyage mais en plus, elles favorisent des réunions plus efficaces avec des temps de parole plus partagés, des outils plus efficaces et des participants mieux préparés », constate le dirigeant.
La situation a également encouragé Addev Materials à organiser un événement virtuel international, réunissant de très nombreux salariés à travers la planète, ce que l’entreprise peut difficilement faire en séminaire physique. « Nous allons conserver les visios, c’est certain. Le développement, l’intégration se feront par des voyages, l’animation et le reporting en visio » conclut Pascal Nadobny*.
Stéphanie Gallo
*Retrouvez le témoignage de Pascal Nadoby et d’autres chefs d’entreprises sur le plateau de la web conférence du Moci « Mobilité internationale des RH : les défis de l’après-Covid » diffusée le 23 septembre. Pour accéder au replay, cliquez ICI