La société d’ingénierie Egis, implantée de longue date en Inde, est active dans le routier, le métro, l’eau et l’aménagement urbain. À présent, elle souhaiterait explorer aussi le bâtiment.
« Nous sommes en Inde depuis une quinzaine d’années. Nous avons créé une filiale il y a six ou sept ans. À présent, nous y comptons 800 collaborateurs, Indiens pour la presque totalité », précise Vincent Terrasson, directeur international délégué infrastructures de la société détenue à 75 % par la Caisse des dépôts et à 25 % par le management. En 2010, la filiale indienne a généré un chiffre d’affaires en propre d’environ 20 millions d’euros, très largement dans le routier, auxquels s’ajoutent 5 millions provenant d’activités menées avec la filiale routière en France, et 6 à 7 millions dans le rail. La principale difficulté que Vincent Terrasson observe en Inde est « un niveau de prix très bas », ce qui incite Egis à « être indien en Inde », notamment par l’emploi d’un personnel, du niveau ingénieur pour la moitié, payé selon les standards indiens.
Côté activité, la société n’a pas à se plaindre, portée par des contrats dans quatre secteurs liés aux infrastructures que le pays à grand besoin de développer. Dans le cadre de sa première et principale activité, liée aux routes et autoroutes, elle contrôle la construction de deux contournements (Hyderabad, Allahabad) et rédige des rapports sur des tronçons d’autoroute pour l’autorité fédérale (National Highway Authority of India) ou des Etats fédérés (Gujarat, Uttar Pradesh). Dans ce secteur, Vincent Terrasson reconnaît que si Egis a pu se passer d’un partenaire local il y a quinze ans, c’est moins vrai aujourd’hui. D’ailleurs, l’entreprise a constitué une coentreprise pour se lancer dans une nouvelle activité : l’exploitation d’autoroute. Un concessionnaire indien a obtenu celle de l’autoroute Delhi-Gurgaon. Pour assurer son exploitation, Egis (46 %) s’est associé à l’indien DSC (54 %) pour constituer une coentreprise dédiée. Le français a aussi signé des contrats dans l’eau (Uttar Pradesh, Gujarat, Orissa, Rajasthan), son troisième secteur, et, quatrième activité, l’aménagement urbain (Rajasthan, Chhattisgarsh, Punjab, Bihar).
À l’avenir, Egis est tout prêt à se développer dans de nouveaux secteurs, comme le bâtiment, par exemple. En octobre dernier, Egis a en effet racheté le groupe français d’ingénierie Iosis, spécialisé dans le bâtiment (grande hauteur, stades, hôpitaux) et surtout le génie civil nucléaire, autant de spécialités qui peuvent intéresser le marché indien.
Jean-François Tournoud
Le métro, une activité importante
Egis est également actif dans les métros. Il finalise le tracé, rédige et aide à sélectionner les appels d’offres. Il surveille les travaux pour les deux lignes (23 et 22 km) du métro de Chennai qui entrera en service en 2012 pour la partie aérienne et en 2015 pour la partie souterraine. Egis est également consultant général pour la troisième ligne (14 km) du métro de Kolkata qui entrera en service en 2012 pour la partie aérienne et en 2014 pour la partie souterraine. Chacun des contrats représente environ 50 millions d’euros. Egis s’est déjà positionné pour le projet de métro de la ville d’Hyderabad.
J.-F. T.