Que les médias aient pu prétendre que l’Etat français allait bafouer son principe d’universalité en fermant des ambassades n’a visiblement pas plu en haut lieu, surtout à l’heure où le Quai d’Orsay se positionne comme un moteur de la diplomatie économique française. Au point que le ministère des Affaires étrangères (MAE) ait cru nécessaire, dans le cadre d’une présentation « off » de son budget 2014 à quelques journalistes dont la Lettre confidentielle, de préciser qu’il n’en était pas question, que le principe avait toujours été maintenu, «même s’il y avait eu des ajustements ces dix dernières années », et qu’il serait encore préservé, « même si la réduction des crédits budgétaires obligeait à d’autres ajustements ». En fait, le MAE va expérimenter un régime « allégé » de représentation dans certains pays.
De façon concrète, il s’agit en particulier « d’engager une expérience » dans treize pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine (Kazakhstan, Liberia, Népal, Papouasie, Tadjikistan, Trinidad, Zambie, Brunei, Cap Vert, Érythrée, Guinée Bissau, Madagascar, Jamaïque), visant à réduire la présence diplomatique à un ambassadeur et trois à quatre agents au maximum.
En clair, l’ambassadeur sera maintenu sur place, mais sans disposer d’une « capacité de réception ». Les résidences actuelles ont ainsi « vocation à être vendues, mais pas forcément partout », ce qui s’inscrit dans un cadre plus général de cessions et d’investissements immobiliers, avec, par exemple, à Bruxelles et Washington, le regroupement des ambassades (auprès de l’Union, auprès l’Otan, etc.) « en un lieu de réception unique ».
Avec moins de 5 milliards d’euros, le MAE dispose d’un « petit » budget, « stable par rapport à celui de l’Etat », mais qui subit une érosion de 3 % de ses crédits « comme étant sa contribution à la diminution du déficit public ». Alors que les effectifs seront de 14 500 agents l’an prochain, 600 doivent ainsi être supprimés en trois ans, dont 196 en 2014, les 13 pays cités ci-dessus contribuant pour 50 % cette même année.
Parallèlement, le MAE a décidé de « décloisonner » ses services à l’étranger. C’est ainsi que le directeur du bureau d’Ubifrance à Düsseldorf occupera aussi le poste de consul dès 2014 et que le consul et le directeur de l’Institut français à Naples seront la même personne.
François Pargny