Les Services économiques (SE) ne
sont pas satisfaits de leur sort à la suite des récentes évolutions de la diplomatie économique sous l’impulsion du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et du rôle central donné aux ambassadeurs dans ce domaine.
Un petit retour en arrière s’impose. Le 31 janvier 2011, le ministère des Affaires
étrangères et européennes et le ministre de l’Économie, des finances et de
l’industrie avait conclu, un peu dans la douleur – après près de deux
ans de préparation – une convention portant sur l’organisation des relations
entre leurs réseaux respectifs à l’étranger. Mais voilà ! Laurent Fabius ayant,
depuis, doté son ministère d’une direction des Entreprises et de l’économie
internationale, les deux ministères ont dû ajouter un avenant. Celui-ci a été signé
il y a un peu plus d’un mois, le 31 mai, par le secrétaire général du
ministère des Affaires étrangères et le directeur général du Trésor pour le
compte du ministère de l’Économie, des finances et de l’industrie et du
ministère du Commerce extérieur.
D’après ce document, dont la
Lettre confidentielle (LC) s’est procurée une copie, l’ambassadeur « associe »
le Service économique pour « élaborer » le volet économique du
plan d’action d’ambassade. « En clair, on nous dit que l’ambassadeur peut
agir comme il l’entend, que nous associer est optionnel », déplore-t-on
dans un SE de la
région Asie-Pacifique.
Dans ce réseau qui relève de la tutelle de la DG Trésor de Bercy, c’est
donc la déception, cet avenant ayant été concocté sans concertation, alors que
les SE demandent, depuis que l’appui aux entreprises est confié aux Missions
économiques Ubifrance, à coordonner et piloter le volet économique, « bien
évidemment sous l’autorité de l’ambassadeur dont il n’est pas question de
contester l’autorité », précise le représentant d’un autre SE de la zone.
Les SE estiment qu’ils sont
légitimes à jouer ce rôle de pilote dans le cadre de la politique de
modernisation de l’action publique (MAP) engagée par l’État. Un rôle qui serait
d’autant plus utile dans la perspective de la création de la super agence France International préconisée par le rapport Desponts / Bentejac, devant
réunir, au moins dans un premier temps, Ubifrance et l’Agence française des
investisseurs internationaux (Afii). Or, nouvelle désillusion, dans l’avenant,
l’ambassadeur est seul aux commandes pour gérer les relations avec Ubifrance et
l’Afii. A aucun moment, les SE ne sont cités…
François Pargny