Le déficit commercial de la France continue de se creuser pour le premier semestre 2012, atteignant 34,9 milliards d’euros contre 33,2 milliards au
semestre précédent, ont
indiqué les douanes
le 8 août dans une analyse semestrielle (voir PDF en bas de page).
La croissance des exportations françaises a nettement
ralenti au
premier semestre 2012, atteignant seulement 1,4 % contre 4,3 % au deuxième semestre 2011. Plusieurs raisons expliquent ces mauvais chiffres, indiquent les douanes. Il y a eu tout d’abord un recul des ventes agricoles du fait de la hausse du prix et de
la demande de céréales. Le volume des exportations de blé a ainsi diminué vers
l’Algérie et le Maroc, ainsi que vers les principaux clients européens à savoir
l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Les ventes de produits énergétiques –
hydrocarbures naturels et produits pétroliers raffinés – ainsi que
d’électricité ont également diminué. Les exportations de produits métallurgiques
et métalliques, et de l’industrie automobile, sont elles aussi orientées à la baisse. Dans
un contexte économique morose, les ventes de véhicules automobiles, notamment vers les principaux pays de l’UE ont fléchi de 0,7 %, contre une croissance de 0,8 % le semestre précédent. Les ventes
d’équipements automobiles reculent, elles, de 3,4 %, après +1 %.
Les secteurs à fort contenu technologique et innovants, comme
l’aéronautique et la pharmacie, ont toutefois affiché de bonnes performances. Les ventes aéronautiques et spatiales ont ainsi augmenté de 9,7 %, après +9,1 % au deuxième semestre 2011. Ces dernières sont très dynamiques vers l’Europe hors
UE ainsi que vers les Etats-Unis, et restent à un niveau très élevé vers
l’Asie.
Après un creux en 2011, les exportations pharmaceutiques ont aussi repris vigoureusement (+11 %, après +1,7 %). Elles
sont tirées par la hausse des ventes de médicaments et vaccins vers la
Belgique, qui sert de plateforme de redistribution, principalement vers les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, vers
l’Allemagne, la Suisse et le Royaume-Uni.
La
croissance des importations au premier semestre 2012 a, pour sa part, a été
modérée (+1,9 %, après +1,6 %), en raison notamment de la réduction des achats
d’hydrocarbures naturels, alors que les approvisionnements en produits
pétroliers raffinés ont accéléré. En dehors de l’énergie, la reprise des achats
(+1,7 %, après +0,8 %) est tirée par la pharmacie, la chimie, les métaux non
ferreux, ainsi que les produits informatiques et électroniques. Si les
acquisitions aéronautiques, notamment auprès de l’Allemagne et des Etats-Unis,
demeurent élevées, la baisse des achats de véhicules automobiles s’accentue, du
fait de l’atonie du pouvoir
d’achat des ménages.
D’après Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur
« […] ces chiffres témoignent du problème de compétitivité de nos entreprises.
N’oublions pas que la vraie source de la croissance c’est leur capacité à
affronter la concurrence. Nous avons besoin d’entreprises beaucoup plus
nombreuses et beaucoup plus fortes ».
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Retrouvez l’intégralité des chiffres du commerce extérieur de la douane au premier semestre 2012 en PDF en bas de page
Consulter nos dossiers :
France, les résultats 2011 du commerce extérieur français