La crise ukrainienne et le forcing russe pour obtenir une annexion de facto de la Crimée font maintenant planer le risque d’une escalade des sanctions croisées entre l’Union européenne (UE) et la Fédération de Russie.
Côté européen, on en sait plus depuis le Sommet du 6 mars. Réunis ce jour là à Bruxelles pour un sommet de crise sur l’Ukraine, les 28 ont décidé d’appliquer une série de sanctions, en trois phases, à la Russie.
Première phase, les mesures d’ordre politiques « seront appliqués immédiatement », a précisé Herman Van Rompuy, président du Conseil de l’UE. Elle suspendent les négociations sur la libéralisation des visas et celles sur un nouvel accord de coopération UE/Russie. « Ces mesures sont symboliques, reconnaissait un diplomate, car les discussions étaient de facto au point mort ». Une façon donc d’avertir Moscou sans ruiner les chances d’une solution négociée « seule façon de sortir de l’impasse en Ukraine », expliquait-t-on au sein de la délégation française.
Mais les dirigeants européens ont souligné que ces discussions devront commencer dans les prochains jours et produire des résultats dans un délai limité, sous peine de nouvelles sanctions. Sans être plus précis sur les échéances, les 28 ont donc préparés une série de mesures supplémentaires qui pourraient s’appliquer dans une deuxième phase « par simple décision du Conseil », en cas d’aggravation de la crise. Dans cette deuxième phase, elles viseront directement une liste de hauts responsables russes, en limitant leurs déplacements au sein de l’UE et en gelant leurs avoirs en Europe. Le prochain sommet UE/Russie, prévu en juin, pourrait également être annulé.
Enfin, si l’intégrité territoriale de l’Ukraine est à nouveau menacée, la troisième phase du plan entrera en vigueur. « Cela conduira à des conséquences graves et importantes pour les relations entre l’Union européenne et ses États membres et la Fédération de Russie, qui incluront un large éventail de domaines économiques », ont averti les 28 dans une déclaration commune.
K. L., à Bruxelles
Pour aller plus loin :
Déclaration des chefs d’Etat ou de gouvernement sur l’Ukraine : Consulter le PDF en cliquant ICI