La Corée du Sud, où le ministre en charge du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger se rend les 18 et 19 décembre, les entreprises françaises peuvent mieux faire. Car malgré l’existence d’un accord de libre échange avec l’Union européenne depuis 2011, le commerce bilatéral reste désespérément déficitaire.
Le fort rebond des exportations françaises vers la Corée du Sud, de + 22,3 % en 2022 (après + 3,5 % en 2021), à 6 milliards d’euros (Md EUR), leur plus haut niveau depuis 2011, n’a pas permis d’enrayer un déficit plombé par nos importations de pétrole raffiné et navires coréens : – 1,39 Md EUR en 2022, soit un doublement par rapport à 2021. « Dans un contexte de hausse des cours mondiaux des énergies et des coûts de transports, la hausse des exportations s’explique principalement par un effet prix pour l’ensemble des secteurs », soulignait la DG Trésor dans une note de conjoncture en mars 2023.
La Corée du Sud était en 2022 le 19ème débouché pour les exportations françaises, derrière l’Inde et devant la République tchèque (contre 20ème en 2021) et représentait le 5ème marché pour les exportations françaises en Asie, après la Chine, Singapour, le Japon et l’Inde.
Top 3 des produits exportés en 2022
– équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique : 1,6 Md EUR (+ 21 %), dont 655 M EUR (+ 32 %) pour les produits informatiques, électroniques et optiques;
– produits chimiques, parfums et cosmétique : 1,18 Md EUR (+ 22 %), dont produits cosmétiques et parfums 458 M EUR (+ 20 %) ;
– textile, habillement et cuir : 850 M EUR (+ 34%), dont articles en cuir 487 M EUR (+21 %).
Premier poste d’exportation avant la crise du Covid, les matériels de transport peinent à retrouver leur niveau : avec 546 M EUR en 2022 faute de rebond suffisant dans l’aéronautique, ils étaient en 5ème position en 2022.
Source : DG Trésor
De quoi justifier la présence, dans la délégation conduite par Olivier Becht, d’une délégation d’entreprises françaises comprenant de grands noms de l’industrie mais aussi des PME. Medef international a réuni Air Liquide, Korelya, TotalEnergies, Fives, Airbus et Thalès. Business France accompagne de son côté les sociétés Scality, Prodef et Media Participation. Dans sa ligne de mire également, les industriels sud-coréens, que la France aimerait séduire.
Alors que les investissements sud-coréens en France sont en forte hausse depuis trois ans selon le ministère, notamment dans la chimie, les énergies renouvelables et le recyclage, Olivier Becht s’entretiendra ainsi avec plusieurs grands investisseurs coréens. A son agenda très business, figurent notamment des rencontres avec Seung-ho Jin, président-directeur général de Korea Investment Corporation, Dong-seob Jee, directeur général de SK On, Hyun-rae Jo, président de Korean Creative Content Agency, Jung-kang Oh, directeur général d’Enchem.
Le ministre aura également des entretiens avec son homologue sud-coréen Duk-geun Ahn, ministre du Commerce et Byung-hoon So, président de la Commission agriculture de l’Assemblée nationale. Rappelons que la Corée du Sud a fait des gestes en direction de l’Union européenne dans le domaine du commerce agri-agro, levant début septembre 2022 l’interdiction d’importation, pour raisons sanitaires, de viande porc et de produits à base volailles européennes.
« Ce déplacement a pour objectif de confirmer la dynamique inédite que connait aujourd’hui la relation France – Corée du Sud, alors que la Corée du Sud est aujourd’hui un partenaire prioritaire de la France en Asie et dans la zone Indopacifique, notamment sur le plan économique, indique un communiqué du ministère. A la pointe dans de nombreux secteurs d’avenir, les entreprises sud-coréennes sont des partenaires incontournables de la transition énergétique française, dans le secteur des batteries électriques comme des minéraux critiques ».
C.G