Avec l’entrée en vigueur aujourd’hui de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Corée du Sud, le plus
important traité bilatéral négocié par Bruxelles avec un pays non-européen, les Européens
s’inquiètent. Si
les entreprises européennes se réjouissent de la disparition progressive d’ici
5 ans de 98% des taxes douanières entre le marché européen et la quatrième
économie d’Asie, elles s’inquiètent de la persistance des « barrières
non-tarifaires ».
La Chambre de commerce de l’Union européenne en
Corée, un groupe de lobbying fort de ses 800 entreprises membres, a donc décidé
de s’attaquer publiquement au problème. « Les nombreuses difficultés
d’accès au marché coréen doivent toujours être résolues », a ainsi averti
son président Jean-Marie Hurtiger – par ailleurs P-dg de la filiale coréenne de
Renault – lors d’une conférence de presse qui a fait la une des quotidiens
locaux.
Les nombreux
standards et tests imposés par Séoul peuvent en effet constituer des obstacles
considérables pour les importateurs, qui y voient une forme de protectionnisme
caché. Parmi les secteurs qui souffrent le plus de ces restrictions
non-tarifaires : l’agro-alimentaire, les cosmétiques, et le médical.
« Il est
particulièrement compliqué de dédouaner nos marchandises », confirme
Hubert Paré, P-dg de Euro H&G. « Pour mes importations de chocolat par
exemple, on me demande des tests qui n’ont aucun rapport avec mes
produits. » Un autre importateur le rappelle : « ce sera notre
rôle d’alerter les autorités européennes en cas d’abus. Un gros travail de
veille est à faire. »
Frédéric
Ojardias, à Séoul