La croissance s´accélère au Congo. Elle devrait s´établir à 9% en 2008 contre 6,2% en 2007. Elle est portée par le pétrole, même si le recul des cours mondiaux apportera des réajustements. En septembre 2008, le gouvernement a revu à la hausse de 51% les recettes pétrolières pour 2008, à 2 373 milliards de FCFA. La demande intérieure soutient également les autres secteurs. Les recettes pétrolières dopent les investissements et les réserves financières, lesquelles sont attendues à l´équivalent de 19 mois d´importation.
Ainsi, quelque 195 millions d´euros seront consacrés à la modernisation des infrastructures de Brazzaville, 70 millions d´euros pour construire une route de 125 km pour désenclaver le nord-ouest du Congo, 180 millions d´euros pour la seconde piste de l´aéroport de Maya-Maya.
La production pétrolière devrait atteindre plus de 100 millions de barils, après la chute en 2007 à 87 Mb, chute consécutive à un accident survenu sur la plateforme pétrolière de Nkossa. Le groupe français Total a mis en production, en avril, son nouveau gisement de Moho-Bilondo, dont les réserves prouvées sont estimées à 230 millions de
barils. À terme, il doit produire 90 000 b/j, ce qui augmentera de 35% la production congolaise. La SNPC devait aussi commencer à produire en novembre avec l´exploitation du champ de Mengo-Koundji-Bindi.
Le groupe italien Eni a annoncé en mai qu´il comptait investir 3 milliards de dollars sur la période 2008-2011 sur l´ensemble de ses activités. Plus précisément, il exploitera deux gisements de sables bitumeux près de Pointe Noire.
Les mines attirent aussi les investisseurs étrangers. Le groupe américain Gerald Metals investira 50 millions de dollars sur trois ans pour exploiter des gisements de cuivre, plomb et zinc dans le Bouenza, selon une convention signée en février avec le gouvernement congolais.
En revanche, la filière bois, deuxième secteur économique et employeur du pays, est touchée par la crise économique internationale. Pourtant en 2007, l´entrée en activité de nouvelles unités forestières avait relancé de 10% la production de bois tropicaux dont l´évacuation vers le port de Pointe Noire avait été facilitée par la remise en état du
Chemin de fer Congo-Océan (CFCO).
Du côté des réformes, le pays souhaite s´engager sur la voie d´une meilleure gouvernance et transparence. Il a notamment réintégré le processus de Kimberley pour les diamants et il a posé en février sa candidature d´adhésion à l´Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE).
Le FMI devait reprendre en fin d´année la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), arrêtée en 2006, ce qui permettrait au Congo de bénéficier de l´Initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE). En novembre 2007, le Congo avait obtenu des créanciers du Club de Londres une annulation de 80% de sa dette commerciale.
Sur la scène politique, le président Denis Sassou Nguesso se représentera aux élections présidentielles de 2009.
Bénédicte Châtel et Anne Guillaume-Gentil