C’est un véritable coup de gueule que Louis Gallois, commissaire général à l’investissement et
inspirateur de la politique du gouvernement en matière de compétitivité, a
poussé contre l’Union européenne (UE) lors de son intervention au déjeuner du
colloque Coface, le 22 janvier, après un exposé sur le redressement de la
compétitivité de l’industrie française. « Je suis long mais je vide mon
sac » s’est-il excusé auprès d’un public d’hommes d’affaires acquis à ses
causes. Premier grief : l’absence de politique industrielle européenne.
« Tout le monde est d’accord pour qu’il y en ait une mais concrètement,
qu’est-ce qui se passe ? ». Pour lui, l’UE n’a que deux politiques
orientées vers l’industrie : la recherche, avec le PCRD (dont le prochain
sera doté de 80 milliards d’euros) et le marché intérieur, avec des efforts de
simplification menés sous l’égide du Commissaire Barnier. « Mais il n’y a
pas de politique de l’énergie » ni de « politique des matières
premières » a-t-il déploré. Deuxième grief : la politique de la
concurrence, qu’il juge « trop juridique », sans « vision
économique ». Troisième grief : la politique de
« réciprocité » dans les échanges commerciaux, dont on « attend
la mise en œuvre ». Quatrième grief : l’absence de « politique
de change ». L’euro fort, c’est, pour lui, un « facteur d’aggravation
des divergences et d’absence de solidarité des Etats », voire de
« dissolution » de l’Europe, entre ceux dont l’industrie est
suffisamment positionnée haut de gamme pour ne pas craindre une monnaie forte
et ceux dont l’industrie ne l’est pas. « C’est à l’Euro groupe de faire quelque
chose ».