Les flux du commerce mondial de la majorité des grandes économies
ont été largement impactés par le tremblement de terre et le tsunami japonais
du mois de mars, révèle le cabinet
de consultants Capgemini dans son étude sur l’indice du commerce mondial
publiée le 24 août et réalisée dans les 23 pays classés en tête
du commerce mondial. La chute est allée jusqu’à 8 % du volume des échanges mondiaux
au cours des six premiers mois de l’année 2011.
Bien que lourdement affectés par
la réduction de la production industrielle japonaise et par l’augmentation des
prix, les Etats-Unis conservent leur position de leader mondial dans le volume des échanges
commerciaux. Et ce malgré une réduction de 2 % du commerce au 2ème trimestre 2011, en glissement trimestriel.
L’étude met en évidence l’impact du tremblement de terre et
du tsunami au deuxième trimestre 2011 sur les industries manufacturières dans
le monde entier. Le volume des échanges au Japon a même diminué de 2 %, en
raison d’une réduction de sa production industrielle de 6 %. Cette perturbation
dans la production de biens dans le Nord du Japon, utilisés dans
l’électronique, l’automobile et les secteurs du bâtiment, a conduit à une
baisse de la production à travers un certain nombre de secteurs et de marchés.
Aux États-Unis, par exemple, la production de véhicules a baissé de 10 % en
raison d’une pénurie de microcontrôleurs automobiles. Une baisse du volume des
échanges a également été observée au Royaume-Uni, au Canada, en France et en Australie
où les volumes d’importation ont diminué de 2 à 3 %. La Chine, grand exportateur de
biens, a été moins touchée même si elle a connu de faibles niveaux de
croissance (0,7 % en glissement trimestriel) au 2ème trimestre 2011.
En Europe, le volume des échanges commerciaux a diminué de 4 % au 2e trimestre
2011, en raison d’une réduction des exportations du secteur agricole, qui a
subi 2,5 milliards d’euros de pertes par semaine, pour un total de 20 milliards
d’euros dans le trimestre, après l’épidémie de E. coli de mai 2011. L’Espagne, les
Pays-Bas, l’Allemagne, la
Belgique et le Portugal ont été les marchés les plus sévèrement
touchés en Europe, l’Espagne ayant connu des pertes de 200 millions d’euros par
semaine en raison de la réduction de ses exportations agricoles. D’autres pays en Europe ont
été durement touchés par la crise E. coli : l’Autriche, la République tchèque,
la France, la Norvège, la Pologne, la Suède et le Royaume-Uni.
Pour le 3e trimestre 2011, les flux du commerce mondial devraient
rebondir étant donné que les importations et exportations du Japon commencent à
repartir. Toutefois, l’instabilité en Europe, où une crise de la dette
souveraine de la zone euro menace et où les exportations agricoles continuent
de pâtir de la bactérie E. coli, laissent planer le doute. Les conséquences du printemps
arabe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sur les prix du pétrole sont également
susceptibles d’avoir un impact sur les perspectives économiques mondiales,
tandis que les déséquilibres budgétaires aux Etats-Unis risquent aussi de créer
de l’instabilité dans les marchés financiers mondiaux, conclut l’étude de Capgemini.
Alix Cauchoix