Les prévisions de l’OMC, publiées le 6 octobre, tablent sur une forte contraction du commerce international pour 2020 (- 9,2 %), une baisse moins forte que celle attendue en avril (- 12, 9 %). Certaines catégories de marchandises tirent même leur épingle du jeu.
Au deuxième trimestre de cette année, les échanges internationaux de marchandises ont dévissé de 21 % en glissement annuel. Sans grande surprise, sur la même période, les échanges mondiaux de produits agricoles, indispensables et n’ayant pas souffert de restrictions commerciales, n’ont baissé « que » de 5 %. Interdiction des déplacements et ralentissement de la production obligent, le commerce des combustibles et produits des industries extractives s’est effondré, lui, de 38 %.
Quant aux échanges de produits manufacturés (- 19 %), après avoir atteint leur niveau le plus bas en avril, ils ont amorcé une reprise dès mai et juin. L’industrie automobile a battu tous les records avec une chute de – 70 % en avril (- 53 % sur le deuxième trimestre), due à une baisse de la demande mais aussi à des perturbations de l’approvisionnement.
Bonne résistance des produits électroniques
C’est du côté des produits électroniques qu’il faut regarder pour trouver des secteurs ayant bien résisté, voire connu une hausse de leurs échanges.
Ainsi du matériel de télécommunication (dont les smartphones) qui a enregistré en juin une hausse de + 2 % en glissement annuel. Grâce au développement généralisé et mondial du télétravail, les ventes d’ordinateurs et de produits nécessaires à la modernisation des infrastructures des technologies de l’information se sont maintenues.
Enfin, comme attendu, le commerce de produits pharmaceutiques s’est envolé car les pays se sont largement approvisionnés auprès de fournisseurs étrangers. La demande mondiale de masques a fait exploser les échanges d’« équipements de protection individuelle ». Ces derniers ont enregistré une hausse spectaculaire de + 122 % au mois de mai.
Sophie Creusillet