La Douane vient de publier ses chiffres pour le mois de septembre ainsi que le troisième trimestre. Dans les deux cas, la balance commerciale et les exportations continuent de faire grise mine. Revue de détail.
Le déficit de la balance commerciale s’est à nouveau dégradé en septembre, de 700 000 euros pour atteindre – 8,1 milliards d’euros (Md EUR). Les importations ont sensiblement augmenté par rapport à août (de 500 000 euros, à 57 Md EUR), selon les chiffres de la Douane, alors que les exportations ont reculé de 200 000 EUR pour s’établir à 48,9 Md EUR.
Le solde énergétique ne s’est replié que de 100 000 EUR, à – 4,5 MD EUR. En revanche, la balance des biens d’investissement s’est fortement dégradée, enregistrant un recul de 600 000 EUR. Les évolutions des échanges d’énergie s’expliquent, ce mois-ci, essentiellement par la hausse des volumes des produits importés et exportés, les prix de l’énergie diminuant à l’importation comme à l’exportation de 2,2 %.
Interruption de la dégradation du solde des biens intermédiaires
En revanche, la dégradation du solde des échanges de biens intermédiaires, constante durant tout le premier semestre, s’est interrompue. La balance des biens intermédiaires s’est en effet redressée de 100 000 EUR pour atteindre 2,3 Md EUR, de même que celle des biens de consommation, qui est revenue à l’équilibre après une tendance à la baisse depuis janvier 2024, où elle avait atteint un pic (600 000 EUR).
Les exportations ont davantage augmenté (+ 0,2 Md EUR) que les importations (+ 0,1 Md EUR). Le solde des biens de consommation, en excédent depuis novembre 2023, se stabilise depuis 3 mois autour de l’équilibre.
Détérioration du solde au troisième trimestre
Sur le troisième trimestre, dont la Douane a également publié les chiffres, le déficit s’est creusé de 600 000 EUR pour atteindre – 22,3 Md EUR. Cette détérioration, qui prolonge celle du trimestre précédent est principalement due aux produits manufacturés et, dans une moindre mesure, aux produits agricoles, alors que le solde de l’énergie est en hausse. L’amélioration du solde avec l’Union européenne ne suffit pas à compenser la détérioration du solde avec les Etats-Unis ainsi que l’Asie, en particulier la Chine et la Corée du Sud.
Les importations ont diminué de 2,3 % par rapport au trimestre précédent et atteint 169,4 Md EUR. Leur baisse ce trimestre est majoritairement due aux évolutions des prix. La diminution des importations totales en valeur s’explique principalement par la baisse des approvisionnements énergétiques, en particulier en hydrocarbures naturels, compensant la hausse du trimestre précédent.
Les exportations trimestrielles baissent en volume
A 147,2 Md EUR, les exportations ont quant à elles enregistré une baisse de 3 % en raison de la réduction des volumes exportés, en particulier les produits manufacturés, dans les secteurs de la métallurgie, la pharmacie, la chimie, la cosmétique ou encore les matériels de transport (en contrecoup de la livraison d’un paquebot au cours du trimestre précédent).
Le creusement du déficit commercial français se poursuit et les actuels conflits et tensions, ainsi que le retour au pouvoir du très protectionniste Donald Trump à la tête de la plus grande puissance économique du monde, ne laisse pas augurer de changement de cette dynamique.
Sophie Creusillet