Mutualisation, synergie, subsidiarité figurent parmi les mots-clés du volet international du rapport de la Mission d’évaluation et de contrôle (MEC) sur les chambres consulaires, leurs missions, leurs financements, déposé le 16 septembre à l’Assemblée nationale par les députées Monique Rabin (Loire-Atlantique, SRC) et Catherine Vautrin (Marne, Les Républicains). Dans ce document de 175 pages (sans les annexes), la proposition commune n°4 a retenu plus particulièrement l’attention de CCI International qui, dans un communiqué de presse le 23 septembre, se félicite que l’action dans le monde des chambres de commerce et d’industrie (CCI) soit «reconnue».
De fait, les deux rapporteures parlementaires recommandent d’encourager « les partenariats entre réseaux afin de répartir leurs missions selon le principe de subsidiarité d’intervention comme en matière de développement des actions à l’international ». Et de préciser que, dans ce domaine, « les CCI sont mieux armées en termes de connaissance des marchés internationaux », notamment par rapport aux chambres des métiers et d’artisanat (CMA). De quoi réjouir les représentants d’institutions actuellement sous pression des pouvoirs publics au plan financier.
Les chambres de métiers moins bien loties
Si Monique Rabin et Catherine Vautrin prennent la peine de mettre en vedette les chambres de commerce et d’industrie, c’est que dans nombre de régions, les CCI jouent déjà un rôle jugé majeur dans l’accompagnement des entreprises à l’export, ce qui n’est pas forcément le cas des chambres des métiers et d’artisanat (CMA). Les deux parlementaires notent ainsi que « le réseau des CCI a une mission d’accompagnement des entreprises à l’international qu’il exerce souvent en collaboration » avec les conseils régionaux. Elles donnent les exemples de la Loire-Atlantique (création d’un hub à l’international sous l’égide de la Région), du Centre (accord cadre pour la mutualisation des actions en voie d’être conclu avec la Région) et de la Franche-Comté (reconnaissance par la Région de la CCIR comme acteur de référence)
Toutefois, dans le rapport parlementaire, il est bien indiqué qu’en matière d’aide à l’international à la fois « les CCI et les CMA ont un rôle à jouer ». Mais à condition qu’elles disposent « d’une ingénierie suffisante et des moyens nécessaires pour le faire ». Et comme « toutes ne sont pas en mesure d’offrir un service complet aux standards homogènes aux entreprises de leur région, la recherche de plus de synergie tant entre les réseaux qu’avec les autres acteurs devient incontournable ». En fait, cette dernière remarque vaut surtout pour les CMA. « Les missions d’accompagnement à l’international des entreprises par les CMA sont en fait concurrencées par d’autres acteurs : fédérations professionnelles, CCI, collectivités locales, réseaux d’entrepreneurs ou opérateurs comme Bpifrance », observent Monique Rabin et Catherine Vautrin.
Jean-François Gendron veut partager sa satisfaction avec ses « collègues » des CCI à l’étranger
Pour sa part, Jean-François Gendron, président de CCI International, qui a été audité par Monique Rabin, qualifie de « juste » la « reconnaissance du travail effectué au quotidien pour nos 400 conseillers à l’international auprès des entreprises françaises ». Dans le communiqué déjà cité, il indique vouloir partager cette satisfaction avec ses « collègues », les CCI françaises à l’étranger (CCIFI) « qui, grâce à leurs 113 structures dans 83 pays, nous permettent de mieux connaître les marchés export et par conséquent de mieux orienter nos PME ». Les CCIFI relèvent d’une structure sœur, CCI France International.
En ces temps de coupes budgétaires imposées au réseau consulaire en France par le gouvernement, le président de CCI International peut en effet se satisfaire du soutien des deux parlementaires pour soutenir l’action des CCI à l’export. Six jours avant ce communiqué, le 17 septembre, le même Jean-François Gendron, cette fois-ci comme président de CCI Nantes-Saint-Nazaire, ainsi que quatre de ses « collègues » (Le Havre, Paris Ile-de-France, Bordeaux, Grenoble) avaient co-signé un communiqué pour se féliciter des propositions des rapporteures «garantissant les ressources financières » et permettant d’accélérer un mouvement de modernisation « déjà décidé et mis en œuvre par les CCI ». Et dont l’international est une des composantes fondamentales…
François Pargny