Signé à Bruxelles le 26 juin
2012, l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et la Colombie est
entré en vigueur le 1er aout 2013. Loin de se cantonner au
démantèlement douanier, les deux partenaires se sont engagés à lever également
les barrières non tarifaires, à libéraliser les services, à ouvrir leurs
marchés publics et à protéger la propriété intellectuelle, comme le montre,
notamment, la rédaction d’une liste de 43 indications géographiques françaises.
65 % des droits de douanes colombiens éliminés dès le 1er août 2013
Dans une note publiée le 9 août, la Direction générale du Trésor explique qu’à l’issue d’une période de
transition, « les produits industriels ainsi que les produits de la pêche
seront libéralisés, tandis que les échanges de produits agricoles seront
sensiblement plus ouverts, même si quelques produits ont été exclus des
négociations (riz, maïs, viande de porc, aviculture) ». Globalement,
« la Colombie éliminera progressivement les droits de douane applicables
aux importations en provenance de l’UE, 65 % à l’entrée en vigueur de l’accord,
20 % de plus sur les 5 années suivantes, et le reste entre 7 et 10 ans. Le
démantèlement des droits de douane pour les véhicules automobiles s’effectuera
en 8 ans, avec une baisse progressive, de près de 5 points par an (aujourd’hui
le tarif douanier est de 35 %) ».
Enfin, « l’Union européenne n’ayant pas obtenu d’accès
libre immédiat pour le whisky et la vodka, la réduction des droits de douane se
fera progressivement sur une période de 10 ans. Le vin, quant à lui,
bénéficiera d’un accès libre immédiat ». Bogotá, peut-on penser, affiche
ainsi son désir d’ouverture, au moment où l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) prône des réformes structurelles dans le pays.
D’autres secteurs vont
s’ouvrir, comme l’équipement et le machinisme agricoles ou encore les biens de
consommation
Dans son évolution économique 2013 de la Colombie, l’OCDE préconise « une stratégie sur trois fronts : améliorer l’accès aux
marchés des capitaux, grâce à une meilleure réglementation et au renforcement
de la concurrence, encourager l’investissement privé et favoriser une
infrastructure de qualité, grâce à un cadre institutionnel plus solide ».
Cette stratégie, estime l’institution internationale, doit permettre à la
Colombie de « stimuler la productivité, au lieu de recourir à de nouvelles
mesures protectionnistes ».
De fait, pour améliorer sa
compétitivité, la Colombie a besoin de biens d’équipement performants et
d’infrastructures de qualité, ce dont doivent profiter les entreprises
françaises, avance la Direction générale du Trésor. D’autres secteurs vont
s’ouvrir, comme l’équipement et le machinisme agricoles ou encore les biens de
consommation. Une classe moyenne émerge et les exportateurs de l’Hexagone ont
déjà engrangé des gains dans toute une série de secteurs, comme le textile, la
pharmacie et l’optique, avec l’implantation d’Essilor. Dans la distribution
également, plusieurs enseignes tricolores sont maintenant installées, à
l’instar du Coq Sportif, Du Pareil Au Même et de Célio.
F. P.