Après Francfort (Allemagne) le 22 octobre, Proexport Colombia, l’organisme du gouvernement colombien en charge de la promotion des exportations, du tourisme et des investissements étrangers, a fait escale à Paris le 24 octobre pour organiser une convention d’affaires multisectorielle afin de mettre en relation les importateurs français et les exportateurs colombiens, dans le cadre de l’accord de libre-échange (ALE) entre l’Union européenne (UE) et la Colombie.
Il s’agit de la première tournée européenne, dans les deux principales économies de l’UE, de Proexport Colombia depuis l’entrée en vigueur, le 1er août 2013, de l’ALE. L’organisme colombien estime les retombées de cette tournée européenne à 60 millions de dollars.
La Colombie, hub d’exportation vers les autres pays de la région
L’accord de libre-échange entre l’UE et la Colombie prévoit un démantèlement des droits de douane et doit également lever les barrières non tarifaires existantes notamment dans les médicaments et les cosmétiques. Grâce au traité de libre-échange, « 99 % des marchandises auront un taux de droit de douane de 0 % », a informé lors d’un point presse María Claudia Lacouture (notre photo), la présidente de Proexport Colombia.
Dans le secteur du plastique et de l’emballage, les droits de douane qui s’élèvent actuellement à 6,5 % vont passer à 0 %. Les droits de douane sur les produits agricoles passeront eux de 26 % à 0 %. Les droits de douane sur les exportations de fleurs, la Colombie est le deuxième exportateur mondial après les Pays-Bas, qui s’élèvent à 12 % seront également supprimés. Les droits de douane sur le café (11,5 %) seront aussi supprimés. La Colombie est le 4ème exportateur mondial de bananes. Les droits de douane passeront de 175 euros à la tonne à 75 euros soit une réduction de 100 euros par tonne.
Mais la Colombie devient aussi une plateforme d’exportation consolidée vers d’autres marchés. Elle est une base d’entrée vers le continent américain et les pays voisins d’Amérique latine. Bordé par les océans Atlantique et Pacifique, le pays bénéficie d’une situation géographique stratégique et dispose de ports depuis et vers la zone Amérique, l’Europe et les pays d’Asie du Pacifique, facilitant ainsi les délais d’expédition en matière de transport et de logistique. Depuis la Colombie, l’expédition de conteneurs vers les Etats-Unis se fait avec 30 jours de moins que d’autres pays voisins.
Des vols d’avions de fret directs depuis la Colombie vers les principales villes des États-Unis, du Canada et de l’Amérique latine, permettent d’économiser jusqu’à 9 heures de vol.
L’UE, second partenaire commercial
De quoi booster les échanges. L’Union européenne est pour le moment le second partenaire commercial de la Colombie, après les Etats-Unis, son premier client et premier fournisseur. En 2012, les exportations colombiennes vers la France atteignaient 277,3 millions de dollars, dont 17,4 % provenaient du secteur non-minier, un chiffre en croissance de 11,6 % par rapport à 2011. Les exportations de la France vers la Colombie se sont, elles, élevées à 844 millions d’euros en 2012.
En ce qui concerne les exportations non traditionnelles colombiennes (hors pétrole et mines), la zone de l’Association latino américaine d’intégration (Aladi) est la première destination des exportations colombiennes (38,7 %), suivie des Etats-Unis qui absorbent 27,6 % des exportations de la Colombie. Environ 9,7 % des exportations non traditionnelles de la Colombie vont vers l’UE tandis que 12,3 % des exportations vont vers le reste du monde. Au total, les exportations colombiennes ont atteint 60,1 milliards de dollars en 2012. Les importations pour leur part se sont élevées à 59,1 milliards de dollars.
Un pays en pleine expansion
« La Colombie est un pays qui a démontré un gros changement au cours des dernières années, les chiffres le démontrent », a commenté María Claudia Lacouture. « Le pays a battu des records dans tous les domaines en 2012 », a-t-elle poursuivi, citant une inflation contrôlée de 2,4 %, une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4,3 % (contre 3,2 % pour la région Amérique latine et Caraïbes), un taux de chômage de 10,4 % ou encore une production journalière d’1 million de barils de pétrole. En 2012, la Colombie a enregistré un niveau historique de flux d’investissements directs étrangers (IDE) totalisant 15,6 milliards de dollars d’IDE entrants.
En dix ans, le PIB par habitant de ce pays de 46 millions d’habitants a atteint environ 10 000 dollars, et s’élèverait à 17 000 dollars en 2020. En 2002, la classe moyenne représentait 16 % de la population soit 6,7 millions d’habitants avant de progresser à 26 % en 2012 soit 11,6 millions de personnes. En 2020, la classe moyenne représenterait 37 % de la population soit 19 millions de personnes.
Venice Affre