Une délégation chinoise était en visite à Paris le 18 novembre afin de promouvoir Chongqing, la métropole tentaculaire de l´Ouest chinois, et la zone franche de Liangjiang, actuellement en cours de construction. Avec un leitmotiv : « Si vous avez raté Shenzhen il y a 30 ans, Pudong il y a 20 ans, Binhai il y a 10 ans, ne ratez pas Liangjiang ».
« Ces trois zones économiques ont transformé la Chine depuis 30 ans, Liangjiang changera les trente prochaines années », a assuré Li Jiangchun, le directeur général de la commission chargée des relations commerciales avec les étrangers à Chongqing. Lancée en février dernier cette zone, qui s´étendra à terme sur 550 kilomètres carrés, ne devrait pas avoir trop de mal à attirer les investisseurs étrangers. Déjà, sur les 500 plus grands groupes mondiaux, 165 s´y sont installés ou y ont des projets. Parmi eux figurent 71 entreprises françaises dont Lafarge, Schneider, Iveco, Faurecia, Suez Environnement, Pernod Ricard, Séphora, Carrefour ou encore Carbone Lorraine.
Disposant d´une situation géographique stratégique, au carrefour de l´est et de l´ouest chinois, à 13 jours de train de Rotterdam, la zone de Liangjiang dipose d´atouts séduisants pour les sociétés étrangères. A commencer par sa fiscalité. L´impôt sur les sociétés y en en effet de 15 %, contre 25 % dans les régions côtières, et de 10 % pour les entreprises high tech.
Avec ses 32 millions d´habitants, et une zone d´influence de 250 millions de personnes, la ville de Chongqing constitue un gigantesque débouché. Infrastructures, logements, transports… Les besoins sont immenses. Et notamment dans un domaine sur lequel les responsables chinois ont beaucoup insisté pendant cette présentation : le développement durable. « Nous n´accepterons pas les entreprises polluantes », a prévenu Li Jangchun. Et d´ajouter : « Nous pensons à développer un parc, à l´intérieur de la zone, dédié aux industries sobres en carbone ».
Alors que l´économie de la ville est pour l´instant largement dédiée à l´automobile, dont elle assure 30 % de la production nationale, les autorités chinoises sont soucieuses de sa diversification. Electronique, agroalimentaire, écoconstruction… Mais aussi les services financiers. La BRED y a d´ailleurs créé une filiale en juillet dernier avec pour objectif de développer le financement du capital risque à Chongqing. « Nous travaillons également sur un projet d´interconnection entre le SEPA (Single Euro Payments Area) et les plateformes de paiement chinoises », précise Yves Jacquot, directeur général adjoint de la BRED Banque Populaire.
Projets pharaoniques, investissements publics en conséquence (10 milliards de yuans doivent être injectés les deux prochaines années), une croissance prévue à faire pâlir d´envie l´Occident tout entier (23 %), la zone de Liangjiang voit grand.
Sophie Creusillet