Suite aux conflits sociaux qui ont embrasé les usines chinoises au printemps dernier, le gouvernement a décidé de lâcher du lest. Les autorités provinciales ont ainsi relevé de plus de 20 % les salaires minimum, signale un article du quotidien China Daily, publié jeudi dernier.
A total, 27 provinces et régions autonomes ont relevé leur salaire minimum, la plus forte progression revenant à la province méridionale du Guangdong, où il est passé de 630 à 1030 yuans (119 euros), soit une hausse de 63,5 %. C´est à Shanghai que le salaire minimum est le plus élevé (1120 yuans, soit 129 euros) et dans la région autonome de Ningxia (nord-ouest du pays) qu´il est le plus bas (710 yuans, soit 82 euros).
Dans la province du Quinghai, le salaire minimum a bondi de 28,8 % pour atteindre 770 yuans (90 euros). A Pékin, il a progressé de 20 %, à 960 yuans, soit 111 euros. Sur l´île de Hainan, il est désormais de 830 yuans (96 euros), soit une hausse de 37 %. Seules quatre provinces, toutes situées à l´est du pays et figurant parmi les plus pauvres de Chine (la région autonome Zhuang du Guangxi, les provinces de Guizhou et du Gansu, la municipalité de Chongqing), n´ont pas encore relevé le salaire minimum, mais comptent le faire bientôt, selon l´article du China Daily.
Ces hausses de salaires vont nécessairement augmenter les coûts de production et donc le prix de vente des produits made in China. Une récente étude du Hong Kong Trade Development Council (HKTDC), note ainsi que « les évolutions récentes sur le coût de la main d´œuvre entraînent une hausse moyenne de 17 % des salaires au cours des six derniers mois, et une augmentation de 4 à 6 % des coûts totaux de production ».
Si les consommateurs occidentaux paieront un peu plus cher les biens de consommation fabriqués en Chine, les entrepreneurs pourraient voir dans cette augmentation des coûts de production deux évolutions majeures. En effet, à terme, les délocalisations en Chine, longtemps considérée comme un pays où la main d´œuvre est aussi inépuisable que bon marché, pourraient devenir un peu moins attractives. Et surtout, ces salariés mieux payés constituent une nouvelle clientèle pour les entreprises occidentales.
Sophie Creusillet