Attention aux risques de paiement en Chine : avec le ralentissement de l’économie chinoise, les retards de paiement restent élevés, et les risques d’incidents de paiement augmentent. En témoigne la dernière enquête sur les paiements Chine publiée par Coface le 9 mars.
Ainsi, 8 entreprises interrogées sur 10 -79,8 %exactement- dans le cadre de cette enquête ont signalé des retards de paiement en 2014, indique l’assureur-crédit, qui précise que c’est un peu moins qu’en 2013 mais que le niveau des retards reste élevé depuis 3 ans. « Parmi les entreprises concernées, plus de la moitié (56,7 %) ont constaté une augmentation du nombre de retards de paiement au cours de l’année passée, en hausse de 11,7 % comparé à 2013 », relève encore Coface. Il y a en outre une légère tendance à l’allongement des retards : près d’un cinquième des entreprises interrogées – 19,6 %- a déclaré un retard moyen supérieur à 90 jours en 2014, contre seulement 17,8 % en 2013.
« Les résultats de l’étude suggèrent que globalement, en Chine, le comportement de paiements des entreprises est resté très complexe en 2014 », estime Coface, qui note nénamoins que le niveau élevé des retards est confirmé par les statistiques des prêts non performants : ils représentaient 1,25 % fin 2014, selon la China Banking Regulatory Commission.
Ces comportements de paiement résultent du contexte de ralentissement économique (+7 % prévu en 2015 après + 7,4 % en 2014) qui pèse sur de nombreux secteurs. Mais pour Coface, au-delà de la conjoncture, les entreprises chinoises doivent faire face à trois grands défis : un « fort endettement » ; un « coût élevé du financement » ; et enfin la « faible profitabilité due aux surcapacités de certains secteurs ».
Les autorités chinoises seraient conscientes de la situation mais les réformes de fond mettrons du temps : « Des mesures non conventionnelles pouvant contribuer à orienter l’excédent de liquidités vers l’économie réelle, et plus particulièrement en direction des PME, sont en cours, mais lorsque les responsables politiques chinois mènent des réformes structurelles et financières, il faut s’armer de patience, commente ainsi Rocky Tung, économiste de Coface pour la région Asie-Pacifique. Par exemple, l’autorisation de créer des banques privées servira les besoins des PME, mais un certain temps est requis entre l’autorisation et la création de ces banques. Il faudra encore attendre avant que des résultats fructueux puissent être récoltés à moyen terme ».
En attendant, les entreprises travaillant avec les opérateurs chinois doivent être prudentes sur la gestion des crédits clients. Selon Coface, les secteurs qui enregistrent une dégradation nette des comportements de paiement sont la chimie, la construction, l’électronique professionnelle, les métaux, le papier-bois, la distribution. Les seules améliorations sont enregistrées dans l’automobile et les transports et l’électronique grand public alors que les comportements de paiement sont stables dans l’électronique professionnel et le textile-habillement.
Pour en savoir plus
Télécharger l’enquête de Coface (en anglais) dans le document attaché à cet article