Du 20 au 23 octobre, plus de 300 cadres du Parti communiste chinois (PCC) se sont réunis en plénum à huis clos pour définir le nouveau plan quinquennal (2026-2030) qui sera présenté définitivement en mars 2026. Dans ce dernier, Pékin met l’accent sur l’innovation et l’autonomie technologique.
Pas de surprise pour ce 15e plan quinquennal, il s’inscrit en globalité dans la continuité du précédent, selon Les Echos, qui avait marqué la volonté de passer d’une croissance dite quantitative à un « développement de haute qualité ». Ces dernières années avaient permis à la Chine de s’affirmer comme un leader mondial dans les secteurs des énergies renouvelables et de la mobilité électrique, tout en favorisant l’émergence de nouveaux acteurs technologiques majeurs comme BYD et Huawei.

Pour autant, le déploiement de ce nouveau plan s’effectuera dans un contexte économique difficile, car la Chine connaît plusieurs défis structurels selon une note du service économique du Crédit Agricole : vieillissement et déclin de la population, absence de protection sociale, univers déflationniste, surcapacités de production et crise immobilière notamment. De plus, les tensions sino-américaines, avec la guerre commerciale et la compétition pour l’accès aux technologies de pointe, ne sont pas négligeables.
Et Pékin en est bien consciente : « Actuellement, la Chine reste dans une phase de développement où les opportunités stratégiques coexistent avec des risques et défis, tandis que les incertitudes et des facteurs imprévus augmentent », écrit l’agence officielle Xinhua, citant le communiqué du plénum.
Dans ce nouveau plan quinquennal, les priorités du Parti communiste chinois (PCC) se recentrent avec le concept des « nouvelles forces productives de qualité », misant sur la fabrication avancée, les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle, la biotechnologie et le calcul quantique, détaillés dans un article de All news.
L’objectif est clair, la Chine veut réduire sa dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement étrangères dans ces secteurs et bâtir un écosystème technologique autonome. Si l’accent reste mis sur les secteurs « traditionnels » d’innovation cités précédemment, certains secteurs comme les véhicules électriques sont déjà moins explicitement priorisés, signe d’un ajustement face aux surcapacités et aux défis de compétitivité.
Stimuler la consommation intérieure
Le 15e plan quinquennal réaffirme aussi la volonté chinoise de stimuler sa consommation intérieure et d’améliorer la protection sociale, bien qu’il n’annonce pas de mesures budgétaires majeures. Pékin veut relever significativement la part des ménages dans le PIB, faute de quoi l’économie resterait trop dépendante des exportations.

A titre indicatif, la croissance du PIB chinois a ralenti à +4,8 % au troisième trimestre, alors qu’elle était ressortie à +5,2% sur un an au trimestre précédent. Face à la déflation et à la crise immobilière, la Chine s’est engagée à « renforcer les fondamentaux de l’économie réelle » et à créer un « marché domestique robuste ».
De plus, l’État privilégie toujours les investissements publics et les projets d’État pour soutenir l’activité économique, visant à développer un marché intérieur robuste et à accroître la demande interne.
Transition énergétique et sécurité nationale
Enfin, le plan met l’accent sur la transition énergétique et la sécurité nationale. Le gouvernement s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 10 % d’ici 2035 et à renforcer ses capacités militaires dans un contexte géopolitique jugé « profond et complexe » d’après le communiqué, comme l’explique All news. Le PCC compte également améliorer le cadre de vie des citoyens et la sécurité sociale.
Prévu pour être officiellement dévoilé en mars 2026, le 15e plan quinquennal de la Chine incarne la volonté du pays de passer du statut de puissance manufacturière à celui de leader mondial de l’innovation. La Chine pourra-t-elle atteindre l’autonomie qu’elle revendique sans s’isoler davantage ?
Kétana Men
