La croissance économique rapide de la Chine, à un rythme effréné dépassant les 10 % au cours des 30 dernières
années, s’estompe. La Chine est
entrée dans une nouvelle ère de croissance moins forte, mais qui n’en demeure
pas moins soutenue, rapporte l’assureur-crédit belge Ducroire dans un dossier pays paru le 24 janvier.
Le modèle économique chinois, souligne l’assureur, reposait jusqu’alors sur une main-d’œuvre bon
marché et une production intensive de ressources naturelles, tirée
principalement par les investissements – près de 50 % du PIB – et les
exportations. Le pays a besoin d’un changement de modèle
économique dans lequel la consommation intérieure – qui représente 34 % du PIB – joue un rôle moteur et où la production progresse dans la chaîne
de valeur et nécessite moins d’énergie. De cette manière, le capital est mieux utilisé et la
qualité prime sur la quantité. Mais la marche est longue.
La croissance chinoise inférieure à 8 % affichée en 2012 est le reflet d’un nouvel environnement international, constate Ducroire. Il s’agit de la conséquence du durcissement monétaire opéré depuis 2011 et des corrections
intervenues dans le marché immobilier, mais aussi d’un recul des investissements directs étrangers (IDE). A cela vient s’ajouter un tassement de la demande extérieure tant de la part de l’Union européenne
que des États-Unis, tous deux en crise.
En ce qui concerne les exportations, leur
compétitivité s’est érodée
suite à l’augmentation constante des salaires et des coûts d’exploitation faisant des provinces intérieures de la Chine et des pays
asiatiques « à faibles coûts » tels que le Cambodge, l’Indonésie ou le Vietnam, des
destinations plus attractives pour la (dé)localisation des activités de
fabrication.
Basculer sur le marché intérieur
La Chine, estime Ducroire, doit
rééquilibrer son économie. Et la faire basculer sur son marché intérieur. Elle a déjà fait un premier pas en ce sens dans le litige avec les États-Unis sur la sous-évaluation du renminbi (RMB). Les tensions entre les deux pays se sont, en effet, progressivement apaisées suite à l’appréciation graduelle du RMB, de 5 % en 2011 et plutôt stable en 2012, par rapport au dollar américain (USD).
Par ailleurs, rappelle l’assureur, la Banque populaire de Chine (PPC) a décidé, au printemps 2012, de porter la bande de fluctuation journalière du taux de change du RMB par rapport au dollar américain de 0,5 à 1 %, le rendant plus flexible et réactif à la demande du marché. Ce changement n’est pas significatif, mais il a démontré une fois de plus la volonté de la Chine de rééquilibrer son économie et de réduire les pressions inflationnistes importées. L’autre méthode pour rééquilibrer son économie consisterait, selon Ducroire, à encourager la consommation et à
réduire le taux d’épargne très élevé des ménages, équivalent à 25 % du revenu disponible.
A cet effet, le gouvernement chinois s’est engagé à mettre en œuvre un système de
pension et de soins de santé plus large d’ici à 2020.
V. A.
MOCI Pratique :
Consulter le dossier pays Chine de Ducroire dans son intégralité en cliquant ici
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