Les Chantiers de l´Atlantique – fleuron de la construction navale française à l’export, détenus à 75% par le norvégien Aker Yards et 25% par Alstom depuis 2006 – s´apprêtent à retourner dans le giron français.
C´est ce qu´a annoncé, le jeudi 12 mai, François Fillon. Dans son communiqué, le Premier ministre français, rend publique la signature d´« un accord de partenariat industriel avec la société coréenne STX». Cette entreprise contrôle indirectement les Chantiers de l’Atlantique. En effet, STX est l´actionnaire de référence d´Aker Yards – avec une participation de 39,2% dans son capital – depuis octobre 2007 (Bruxelles n´a approuvé cette prise de contrôle que le 15 mai dernier).
Modalités à définir
Avec cet accord, STX s´est engagé à permettre à l´Etat français d´effectuer « une entrée au capital des Chantiers de l´Atlantique (renommés, depuis 2006, Aker Yards France) à hauteur de 9% ». D´après une source proche du dossier à Bercy, contactée par le Moci, les modalités de cette prise de participation n´ont pas encore été définies. Le groupe coréen a, en outre, garanti qu´il respecterait les « intérêts stratégiques français », les Chantiers étant souvent sollicités par la Marine nationale. Grâce à ces deux concessions, l´Etat français a autorisé STX à mettre la main sur les sites de Saint-Nazaire et Lorient. Sans ce feu vert, la loi française (décret n°2005 -1739) imposait à STX de renoncer à ces projets sur les Chantiers de l´Atlantique.
34% à partir de 2010 ?
Toujours d´après notre source à Bercy, l´Etat français a aussi obtenu de récupérer les 25% encore détenus par Alstom dans le capital des Chantiers. Une participation que l’industriel s´était engagé, en 2006, à conserver jusqu´à 2010 et la céder ensuite à Aker Yards. D´ici là, le gouvernement n´entend pas se cantonner à un rôle de spectateur. L´administration envisagerait négocier avec Alstom une supervision commune des Chantiers de l´Atlantique.
L´entrée en vigueur de cet accord interviendra une fois que le conseil d´administration d´Aker Yards l´aura validé, précise Matignon dans son communiqué. Svein Siversten, le président du conseil d´administration d´Aker Yards, a indiqué le 12 juin que son groupe comptait obtenir des compensations financières conséquentes avant de donner sa bénédiction à ce projet. Cette réaction n´inquiète pas Bercy : STX s´est engagé à satisfaire l´Etat français au plus vite et à gérer les à cotés.